La Banque mondiale constate une bonne performance de l’économie ivoirienne mais insiste sur la nécessité pour le pays de combler le fossé technologique, s’il veut atteindre son objectif d’être un pays émergent à l’horizon 2020.
Dans son sixième rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire rendu public jeudi à Abidjan, la Banque mondiale note la "performance indéniable" de l’économie ivoirienne, mais souligne la "nécessité urgente" de "travailler certains aspects", en misant notamment sur la technologie.
La Banque mondiale note que le taux d’investissement privé a bondi, passant de 5,7% à 12% du PIB entre 2011 et 2012 pour se stabiliser autour de 11% du PIB entre 2013 et 2017 mais que ce taux reste "insuffisant" comparé à ceux des pays émergents où il peut dépasser 25% du PIB.
"La Côte d’Ivoire n’a également pas encore réussi à attirer un afflux significatif d’investissements directs étrangers, or le développement du secteur privé est déterminant pour que la Côte d’Ivoire puisse maintenir son rythme de croissance rapide", souligne le rapport intitulé "Aux portes du paradis : comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique".
"Si le pays a retrouvé une forte croissance après plus d’une décennie d’instabilité politique, son objectif de devenir un pays émergent ne pourra être atteint sans des entreprises plus performantes", estime l’institution internationale.
Selon elle, en Côte d’Ivoire, "la productivité du travail et le capital d’une entreprise est généralement trois à quatre fois inférieure à celle d’une entreprise en Indonésie, au Maroc ou en Chine".
En outre, les entreprises ivoiriennes "n’utilisent pas des technologies modernes et n’investissent pratiquement pas dans la recherche et l’innovation".
La Banque mondiale s’inquiète d’une "croissance de plus en plus portée par le secteur public alors que la contribution du secteur privé s’affaiblit".
Elle s’inquiète également de la situation budgétaire du gouvernement qui s’est détériorée avec un déficit de 4,5% du PIB en 2017 contre 2,9% en 2015 et 4% en 2016.
Le rapport explique cette situation par la stagnation des recettes intérieures alors que les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement en raison de dépenses sécuritaires et sociales imprévues.
Pour la Banque mondiale, il faut encourager les investissements privés "encore relativement peu élevés" et améliorer l’efficience des dépenses publiques, notamment dans les secteurs sociaux.
"S’il ne peut dépenser plus, l’État devra dépenser mieux pour atteindre ses objectifs ambitieux en termes d’infrastructures et de services sociaux", conseille la Banque mondiale.
La croissance économique de la Côte d’Ivoire reste l’une des plus rapides du continent africain avec, en 2017, un taux de croissance autour de 7,6%.
Le gouvernement ivoirien n’a de cesse d’affirmer sa volonté de porter le pays à l’émergence à l’horizon 2020.
La Côte d’Ivoire doit combler son fossé technologique pour être un pays émergent, selon la Banque mondiale