L’exploitation du sous sol ivoirien devrait constituer dans les prochaines années, la deuxième mamelle de l’économie nationale, a indiqué, mercredi, à Yamoussoukro, le premier ministre Daniel Kablan Duncan.
Pour cela, la Côte d’Ivoire a révisé son code pétrolier, mis en place des Contrats de partage de production (CPP) qui ont permis d’attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur qui ont profité d’un contexte favorable pour conclure 19 nouveaux contrats entre décembre 2011 et septembre 2014.
L’Etat compte aussi augmenter sa production journalière de pétrole à 200.000 barils par jours d’ici 2020.
Le chef du Gouvernement ivoirien s’exprimait à l’ouverture de la troisième édition du séminaire national sur l’énergie sous le thème « Quelle énergie pour la Côte d’Ivoire nouvelle ? Bilan et perspective ».
Trois contrats dont un sur la commercialisation de données sismiques, un autre sur le partage de production sur le bloc CI-100 en eaux profondes et le troisième sur un partage de production avec TOTAL sur le bloc CI-605 ont par ailleurs été signés.
Au cours de son adresse, M. Duncan a salué un taux de croissance national qui oscille à 9% depuis 2012, mais a soutenu que pour atteindre l’émergence en 2020 prônée par le président de la République, Alassane Ouattara, le pays doit disposer d’un système d’énergie et d’hydrocarbures suffisamment solide.
« D’importants projets de réhabilitation, de renforcement des ouvrages de production, de transport et de distribution vont permettre de répondre aux besoins en électricité des populations ivoiriennes et de certains pays de la sous région déjà desservis par la Côte d’Ivoire » a-t-il annoncé, précisant que le taux d’accès à l’électricité est passé de 74% à 80% en Côte d’Ivoire.
Dans son objectif de hub sous régional, le pays prévoit également l’augmentation de la production d’électricité à 4000MW d’ici 2020, ce qui passe par la construction de nouveaux barrages électriques et le renforcement des capacités des centrales thermiques.
Le chef du Gouvernement a par ailleurs révélé que le Libéria, la Guinée et Sierra Léone vont bénéficier d’un apport énergétique de la Côte d’Ivoire à moyen terme.
Avant lui, le ministre du pétrole et de l’énergie, Adama Tounkara a salué les reformes courageuses et les investissements importants de réhabilitation et de développement des ouvrages afin de pouvoir faire face à la forte croissance de la demande d’électricité.
« Les segments de la distribution et de la commercialisation de l’électricité seront désormais ouverts à la concurrence en Côte d’Ivoire », a-t-il révélé, soulignant qu’il s’agit d’offir aux Ivoiriens une électricité de qualité et à moindre coût.
Poursuivant, le ministre du Pétrole et de l’Energie a également fait cas du mérite du Programme National d’Electrification Rurale (PRONER) et du Programme d’Electricité Pour Tous (PEPT) qui ont permis d’apporter une réponse concrète à la question de l’accès des populations à l’électricité.
Au total ce sont un million de ménages raccordés en 5 ans, une baisse du prix d’abonnement à l’électricité pour les couches sociale économiquement faibles et 4126 localités électrifiées contre 2847 en 2011.
En ce qui concerne la distribution, plus de 3000 kilomètres de ligne moyenne tension et basse tension, plus de 300 postes de distribution près des 60.000 foyers d’éclairage public ont été ajouté à l’existant.
L’Etat ivoirien ne compte pas rester en marge de la transition énergétique. Cela se traduit par des projets de centrales solaires à Korhogo et de centrale à Biomasse à Aboisso.
Le secteur de l'électricité et des hydrocarbures ivoirien est en plein essor depuis 2011. A cet effet toutes les ressources doivent être mobilisées afin de relever tous les défis auxquels ils peuvent être confrontés pour de permettre à la Côte d'Ivoire de réaliser son rêve de hub sous régional à l’horizon 2020.
Notons que le séminaire national sur l’énergie est à sa troisième édition après ceux de 2012 et 2014 et vise essentiellement à faire le bilan de la mise en œuvre des projets de dévoilement du secteur du pétrole et de l’énergie identifiés pour la période 2012-2015 et d’élaborer des plans opérationnels 2016-2020 en vue de poursuivre le développement du secteur de l’électricité et des hydrocarbures en tenant compte de la croissance économique.
Franck Hamylton
Photo:Ahopol / Le premier ministre Daniel Kablan Duncan à l'ouverture du séminaire, le 13 juillet à Yamoussoukro