La Côte d'Ivoire, engagée dans le projet REDD+ visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation, pourrait toucher son premier fonds de carbone autour de 2030, a dit jeudi à Abidjan le secrétaire exécutif permanent du programme Ernest Kouamé Ahoulou.
Selon le secrétaire exécutif permanent de Redd+ Côte d'Ivoire « il y a des bénéfices liés au carbone » et au terme de la mise en œuvre des projets d’investissements, les pays engagés dans le reboisement ont des « retours basés sur les résultats enregistrés en termes de volume d’émission évité ».
Cela permet de « monnayer sur le marché de carbone des ressources financières », a indiqué à la presse M. Ahoulou, mentionnant que la Côte d'Ivoire espère selon les estimations récupérer son premier argent « autour de 2030 », soit dans 12 ans avec des essences à croissance rapide.
Grâce à « des actions de reforestation et de conservation des forêts vous stockez du carbone sur pied. Un calcul est alors fait sur le volume de carbones et d’autres gaz que vous avez évité et cela est vendu sur le marché (via un mécanisme) permettant de recevoir des ressources », a-t-il poursuivi.
Des pays émettent des gaz à effet de serre, tandis que d’autres sont engagés dans le projet processus REDD+ à travers des actions de reforestation, ce qui permet de stoker le carbone émis dans l’atmosphère. « Et, c’est sur ce marché de carbone que les différentes transactions sont faites de sorte à rétribuer les pays engagés dans le processus », a-t-il expliqué.
Les prévisions de la Côte d'Ivoire montrent que pour un coût global d’investissements de 2.825 milliards Fcfa, le pays peut recevoir 4.524 milliards Fcfa pour les avantages directs liés au carbone et au total 6.219 milliards Fcfa pour tous les avantages y compris les avantages sociaux.
Le Comité REDD+ a validé au cours de l’atelier le programme Readiness-Package (R-Package), un document qui devrait permettre de faire un bilan des progrès accomplis et des actions à venir. Il vient renforcer la stratégie nationale de l’institution et la concertation avec les acteurs du secteur de l’environnement.
Fofana Mamadou, Conseiller du Premier ministre, en charge de l’Environnement et des questions de développement durable, également président du Comité national du Redd+, un programme opérationnel depuis 2011, a jugé « acceptable » le niveau de la Côte d'Ivoire en termes d’émission de gaz à effet de serre.
Pour restaurer son patrimoine forestier, la Côte d'Ivoire a mis sur pied des programmes de durabilité en vue de l’enrichissement des forêts. Le pays qui a connu une chute drastique de sa couverture forestière mais en un temps record, a enclenché des réformes forestières.
Eu égard à ces efforts, la communauté internationale a souhaité avoir « le dossier de la Côte sur la table en février 2019 », a dit le secrétaire exécutif permanent de REDD+, Ernest Ahoulou, en marge d’un atelier qui a regroupé les acteurs chargés des questions environnementales à la primature.
Le rythme annuel de déforestation de la Côte d'Ivoire est estimé à environ 200.000 hectares par an. Le pays a engagé des programmes destinés à piloter la mise en œuvre de la politique forestière nationale avec pour objectif une agriculture sans déboisement à l’horizon 2020.
AP/ls/APA
Ernest Kouamé Ahoulou