La Côte d’Ivoire va se doter d’une loi anti-terroriste

  • 18/02/2015
  • Source : AFP
Abidjan - La Côte d’Ivoire va se doter d’une loi anti-terroriste pour se protéger de cette menace, dans une région où plusieurs groupes islamistes sont actifs, notamment le groupe armé nigérian Boko Haram, a annoncé mardi le gouvernement.

Le projet de loi, adopté mardi en Conseil des ministres, sera prochainement voté par l’Assemblée nationale, où le pouvoir a la majorité absolue, le principal parti d’opposition ayant boycotté les législatives de 2011.
 
"Ce projet vise principalement à prémunir notre pays contre la prolifération des groupes terroristes à laquelle on peut assister dans notre sous-région, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou Boko Haram", a déclaré Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de presse.
 
La Côte d’Ivoire est frontalière du Mali, où Aqmi et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) sont présents. Boko Haram mène régulièrement des attaques meurtrières au Nigeria et des incursions frontalières au Cameroun, Niger et dans une moindre mesure au Tchad.
 
Toute personne qui aura l’intention de "provoquer une situation de terreur, d’intimider la population, de promouvoir une cause politique, religieuse ou idéologique, ou de contraindre le gouvernement" sera d’après ce texte punie d’une peine d’emprisonnement de 10 à 20 ans et d’une amende de 5 à 50 millions de francs CFA (7.600 à 76.000 euros), a expliqué M. Koné.
 
L’incitation à commettre un acte terroriste sera quant à elle passible de 1 à 5 ans de prison. "Pour l’instant, on n’est pas concerné. Mais il s’agit d’anticiper une menace, pour ne pas être surpris", a commenté le porte-parole lors d’un entretien avec l’AFP.
 
Cette loi permettra de renforcer les "moyens" alloués à la lutte anti-terroriste via le "renseignement" et la "police", a ajouté Bruno Koné,
même si "aucun cas" de terrorisme ou d’incitation au terrorisme n’a à ce jour été relevé en Côte d’Ivoire.
 
Les 40% de musulmans et les 35% de chrétiens ivoiriens vivent aujourd’hui en harmonie dans ce pays pour le moment épargné par les actes terroristes, bien qu’il ait connu une décennie sanglante de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3000 morts, ont constitué l’épilogue.
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