La Côte d’Ivoire œuvre à une meilleure prise en charge locale des patients et ceux de la sous-région en s’attelant à réduire les évacuations sanitaires, a exprimé mercredi 8 mars 2023 à la Polyclinique Farah à Abidjan, Pr Maher Saleh, à l’issue de la réussite de la première greffe de cornée.
« Cet exploit, à la fois professionnel et technologique, vient ouvrir les voies de la prise en charge locale des patients de la Côte d’Ivoire et de la sous-région, réduisant ainsi les évacuations sanitaires », a déclaré Pr Saleh lors d’une conférence de presse, en marge de la Journée internationale de la femme (JIF).
Il a expliqué que cette opération qui s’est déjà faite par le biais des missions humanitaires est désormais réalisable en Côte d’Ivoire, supprimant ainsi l’obligation d’une évacuation sanitaire à l’extérieur. « Là, nous sommes en train de tout mettre en place, pour finaliser ce type de chirurgie pour qu’elle soit pérenne et disponible pour le patient ivoirien », a-t-il indiqué.
La greffe de cornée, aussi appelée kératoplastie, est une intervention chirurgicale au cours de laquelle une cornée malade ou endommagée est remplacée par une cornée provenant d’un donneur récemment décédé et n’ayant pas de maladie connue pouvant affecter la viabilité du tissu. L’acte opératoire est réalisé par des ophtalmologistes, c’est-à-dire des médecins spécialistes dans les maladies oculaires.
« Il faut que les gens acceptent de donner culturellement une partie de leur corps pour sauver des vies », a conseillé Maher Saleh. Il a ajouté que l’organe utilisé actuellement pour cette opération, notamment le greffon, provient d’autres pays.
La cornée est la partie transparente de l’œil en face de l’iris et de la pupille. Elle est le premier tissu transparent du globe oculaire. Elle permet la convergence des rayons lumineux au cristallin et ainsi à la rétine. Elle est composée de trois couches cellulaires et de deux membranes. Elle est extrêmement fine, ce qui la rend très fragile et sujette à de nombreuses affections et blessures.
De plus, elle présente une absence de vaisseaux sanguins, afin qu’elle puisse conserver sa transparence, ce qui la prive de nutriments que la cornée doit puiser dans les larmes étalées en film fin sur toute la surface de l’œil grâce aux clignements des paupières.
Pr Maher Saleh lors de son intervention