Un sondage réalisé par l’Observatoire de la justice transitionnelle (Ojt) a révélé que les populations vivant en Côte d’Ivoire jugent la crise ivoirienne "fondamentalement politique’’ et qu’il revient aux ‘’politiques’’ de la résoudre.
Un sondage réalisé par l’Observatoire de la justice transitionnelle (Ojt) a révélé que les populations vivant en Côte d’Ivoire jugent la crise ivoirienne "fondamentalement politique’’ et qu’il revient aux ‘’politiques’’ de la résoudre.
Les résultats de cette enquête ont été rendus publics, vendredi, à Abidjan au cours d'une cérémonie qui a rassemblé les organisations de la société civile, des représentants du gouvernement, de la Commission, dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), des partis politiques et des médias.
Selon les recommandations issues de l'enquête, le gouvernement devrait « accélérer les procédures judiciaires à l'encontre des détenus de la crise postélectorale afin de tenir les procès dans les meilleurs délais ».
Les acteurs politiques doivent à leur tour « proscrire tous les discours de haine et de stigmatisation de l'adversaire politique » et « s'engager avec sincérité et bonne foi dans le dialogue politique pour une réelle décrispation du climat politique ».
L'Ojt propose aussi au président de la République de Côte d'Ivoire de « restructurer la Cdvr », en créant un « Secrétariat exécutif en lieu et place de l'administration centrale » et organiser un « appel à candidature » pour la désignation de ses responsables.
Relativement à la qualité des dirigeants de l'institution, l'Observation soutient que les populations veulent voir conduire le processus de réconciliation, par « les personnes religieuses ou des acteurs de la société civile ».
Avant ses recommandations, l'Ojt a tenu à indiquer les difficultés qui freinent l'évolution du processus de réconciliation. Il s'agit selon le rapport d'enquête, d'un manque réel de volonté politique pour booster le processus et également la persistance de la belligérance qui tend à annihiler toute action efficace de la réconciliation.
Les différentes critiques émises visent, à en croire les responsables de l'Ojt, à permettre à chacun des acteurs de la réconciliation (gouvernement, partis politiques, Cdvr) à améliorer leurs actions.
La conseillère du président de la Cdvr, chargée des relations avec la société civile, Dr Marie Paule Kodjo a fait savoir que ces recommandations aideront la Commission à améliorer la qualité du travail qu'elle abat. Car, a-t-elle expliqué « ce travail ne peut se faire sans l'apport de la société civile ».
L'enquête a été réalisée du 08 au 25 juillet dernier par l'Observation de la justice transitionnelle après avoir constaté un ralentissement des activités de la Cdvr sur le terrain. L'Ojt a ainsi voulu recenser « la perception des populations vivant en Côte d'Ivoire sur la Commission, dialogue, vérité et réconciliation », c'est-à-dire « l'idée qu'elles ont de cette institution ».
L'échantillonnage a porté sur 500 personnes sans distinction de sexe, de classe d'âge, de religion, de profession et de nationalité, issues de huit principales régions du pays.
L'Ojt est un projet mis en place depuis le 28 mars dernier par trois organisations de défense des Droits de l'homme. Ce sont la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (Lidho), Actions pour la protection des droits de l'homme (Apdh) et le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh).
Le projet est soutenu par l'organisation Freedom House et l'Ambassade de France en Côte d'Ivoire.
La crise ivoirienne est « fondamentalement politique » - Photo à titre d'illustration