Koné Kafana Gilbert, maire de la commune de Yopougon, est le candidat du RDR pour la présidence de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI). Après la présentation, jeudi dernier, de sa candidature aux maires RDR, par le secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro, nous l’avons rencontré pour comprendre les motivations de cette ambition de briguer la présidence de cette structure. Profitant de l’occasion, le premier magistrat de la plus grande commune de Côte d’Ivoire a jeté un regard sur la vie de son parti en tant que secrétaire national chargé de l’organisation. Avant de se prononcer sur la rumeur qui veut qu’il soit le future secrétaire général du parti en remplacement de l’actuel SGI.
Le Patriote : Monsieur le maire, vous briguez la présidence de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire. Qu’est ce qui motive votre candidature ?
Koné Kafana Gilbert : Je crois qu’il faut que je précise que j’ai été désigné par le parti pour postuler à la présidence de l’UVICOCI. Cela dit, je mesure toute la responsabilité qui est la mienne devant la confiance qui m’est ainsi faite. Je suis donc reconnaissant à l’égard de la direction du parti, dont le secrétaire général intérimaire vient de proposer officiellement à mes collègues maires – et qui l’ont accepté de façon unanime – ma candidature. Je suis particulièrement reconnaissant au Président de la République pour la confiance qu’il a placée en moi, encore une fois, pour être le porte-flambeau du parti, face à ce nouveau challenge. Evidemment, je le répète, j’ai une claire conscience du défi que je suis amené à relever. Je suis persuadé qu’avec la collaboration de tout le monde, si l’ensemble des maires de Côte d’Ivoire accepte le choix de la direction du parti, j’essaierai de m’investir, avec la collaboration de tous, pour mériter cette confiance. Vous savez, nous avons la chance d’être dirigé par un homme de grande vision, qui accorde une place importante à la décentralisation et surtout à la responsabilité au niveau de la gestion. Si nous sommes élu, nous mettrons tout en œuvre pour apporter à l’UVICOCI les moyens de son fonctionnement et surtout de son rayonnement.
LP : Justement, quelle est votre vision pour l’UVICOCI ?
KKG : Il est trop tôt pour parler de vision. En tant que nouveau maire, l’UVICOCI sera sans doute un héritage à gérer. Laissez-moi le temps de voir le contenu des tâches, de voir ce qui a été réalisé et ce qui n’a pas pu être fait. Et ensuite, je pourrai vous indiquer ma vision. Ceci étant, c’est une association d’élus qui s’occupe des populations au plus près. Cela veut dire que notre devoir, c’est d’apporter notre contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations. Notre vision s’inscrira certainement dans cette ligne. J’aurai le temps de vous donner davantage de précisions au moment opportun.
LP : Vous avez dit que votre candidature a fait presque l’unanimité en ce qui concerne vos collègues maires RDR. Il reste que c’est à l’issue d’une élection que vous allez être porté à la tête de l’UVICOCI. Avec quel esprit aborderez-vous cette compétition électorale?
KKG : Je pense que je suis confiant quant à la victoire et cette confiance émane en tout premier lieu d’une autre confiance : celle de la direction de mon parti. Et comme nous sommes dans une alliance, des démarches seront sans doute entreprises auprès des autres partis du RHDP pour que le consensus soit plus large. Ensuite, je ne doute pas que la tâche soit plus aisée. Il ne s’agit pas de ma personne, mais d’une équipe. Je suis persuadé que les choses iront bien.
LP : Quel sera le maître-mot de votre campagne pour avoir le suffrage des maires de Côte d’Ivoire?
KKG : C’est d’abord la solidarité entre les élus. La collaboration pour que nous ayons une vision commune par rapport à notre mission et surtout engager le combat pour faire en sorte que les moyens dont doivent disposer les élus locaux soient effectifs, afin qu’ils aient les coudées franches pour pouvoir assumer leur mission. Il y a des responsabilités qui sont dévolues aux maires, mais il faut bien que les moyens aussi suivent. Je crois que c’est ce combat que nous allons devoir mener. Nous comptons surtout faire en sorte que l’UVICOCI s’ouvre d’avantage à l’extérieur pour avoir des partenariats pouvant lui permettre de capitaliser un certain nombre de moyens au bénéfice des populations.
LP : Monsieur le maire, l’UVICOCI est actuellement dirigée par un maire PDCI, François Amichia. Au cas où il n’y aurait pas de consensus au RHDP sur votre candidature, ne pensez-vous pas que cela va gêner l’alliance des Houphouétistes ?
KKG : Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas de consensus. Je ne vais pas aller plus loin : s’il y a consensus au niveau de l’union des régions, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas au niveau des villes et communes de Côte d’Ivoire. De ce point de vue, il ne peut y avoir matière à conflit. Nous sommes des alliés et l’alliance a ses règles. Vous savez, vous autres de la presse, vous aimez voir les problèmes où il n’y en a pas. Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas de conflit et que vous n’aurez pas matière à polémique.
LP : Vous êtes le maire de Yopougon depuis la fin des élections du 21 avril 2013. Quel était l’état des lieux lorsque vous héritiez de cette immense commune?
KKG : Je dois avouer que je suis arrivé sur un terrain extrêmement difficile. Pour tout dire, j’ai trouvé une mairie en état de faillite totale. Dans son fonctionnement, dans les services rendus à la population, dans les moyens offerts au personnel pour travailler, j’ai constaté un déclin des recettes. Quant au personnel, il était si pléthorique – 114 agents ayant été recrutés contre l’avis de la tutelle, ajoutés au 155 déjà en place, nous avons du les libérer pour rester conforme au budget 2013. C’est cette situation que nous avons trouvée. Les agents n’avaient pas de moyens. Pour être précis, et je n’exagère pas, chaque agent devait venir avec sa chaise au bureau. Nous avons trouvé un personnel excessivement nombreux, dont une bonne partie ne venait pas au bureau. Pour des actes qui devraient être livrés en 24 ou 48 heures, on faisait attendre les demandeurs plus d’un mois. J’ai même vu des personnes qui ont attendu jusqu’à six mois. Depuis janvier jusqu’à notre arrivée, les registres de naissance n’étaient pas remplis. Les déclarations de naissances étaient faites sur papier libre et non retranscrites. Nous avons trouvé des locaux en état de délabrement avancé. Les locaux de l’Etat civil de la mairie centrale ne comportait ni électricité, ni matériel de travail. Le bureau du maire, du moins ce qui en tenait lieu, était le seul local fonctionnel. Voilà dans quelle situation assez chaotique nous avons trouvé la mairie. Je vous ai parlé du déclin des recettes. La mairie peinait à atteindre les 50 millions de FCFA recettes par mois. Pour ne pas être exhaustif, ce sont ces quelques éléments que je peux relever en ce qui concerne l’état des lieux.
LP : Au regard de tout ce que vous avez dit, qu’est ce qui est fait pour redresser la situation ?
KKG : Je dois dire que du point de vue fonctionnel, notre avantage, c’est que nous avions suffisamment d’informations sur l’état des lieux avant d’arriver à la mairie. Donc, nous avons préparé notre arrivée. Dès que nous avons pris la mairie en charge, du point de vue fonctionnel, nous avons tout de suite remis le personnel au travail. En ce qui concerne les recettes, au bout de 18 jours, nous avons dépassé le double des recettes qui étaient observées. Aujourd’hui, en ce qui concerne l’établissement des actes, c’est-à-dire des extraits de naissance, des déclarations de décès, la légalisation des documents, vous avez un maximum de 48 heures pour être servi. Certains actes sont même délivrés séance tenante. Vous arrivez, vos actes sont signés et vous sont remis immédiatement. Nous avons dit que le maximum de temps pour faire des actes, c’est 48 heures. Et nous voulons aller plus loin. En ce qui concerne les agents, nous avons dû faire un délavage. Le recrutement qui a été récusé par la tutelle, nous avons mis fin à ce personnel pléthorique et cela nous a permis d’élaborer un budget 2013 en très peu de temps. Aujourd’hui, même si le problème des locaux n’est pas encore résolu, nous travaillons dans de meilleures conditions. Les agents ont le minimum en termes de matériel et d’équipement pour fonctionner. Il y a eu un appel d’offre qui a été dépouillé et nous attendons l’avis du ministre de l’Economie et des Finances pour engager la construction du cabinet du maire et la reconstruction de l’Etat civil au niveau de la mairie centrale. Si tout se passe bien, dans cinq ou six mois, nous aurons une mairie qui a un autre visage.
LP : Il y a aussi un problème sur lequel tous les anciens maires de Yopougon ont buté. Il s’agit de la construction d’un grand marché pour la commune. Comment comptez-vous affronter ce défi et le régler définitivement ?
KKG : Effectivement, c’est une préoccupation pour nous depuis notre prise de fonction. Nous nous attelons à régler cette question-là. Nous avons des contacts très avancés. Permettez-moi de ne pas vous en dire davantage. Nous ne voulons pas faire d’effet d’annonce. Mais je peux vous annoncer que les perspectives sont bonnes. Nous attendons d’avoir des éléments précis pour faire un état global voire un bilan de notre action. Je vous dirai donc ce qu’il en est de ce marché. Ce qui est certain, c’est que je peux rassurer la population de Yopougon qu’avant la fin de notre mandat en matière de marché, nous ferons tout pour faire en sorte que la commune de Yopougon soit un modèle.
LP : On vous voit beaucoup sur le terrain, notamment quand il s’agit d’apporter assistance à la population en cas de sinistre. On se demande ce qui fait courir le maire?
KKG : Nous assumons nos responsabilités. C’est vrai que nous ne pouvons pas intervenir pour tous les sinistres, mais lorsque nous sommes saisis, nous faisons ce que nous pouvons pour apporter un soulagement. C’est vrai que nous sortons d’une situation difficile, mais nous nous sommes engagés à mener une action sociale sur le terrain pour soulager nos compatriotes chaque fois qu’ils sont touchés par un malheur. Je crois que c’est la mission du maire d’être aux côtés des populations. N’eut été ces questions d’intendance qui nous absorbent depuis notre prise de fonction, vous nous auriez vu d’avantage. Parce que pour assister, il faut avoir un esprit dégagé et travailler dans de bonnes conditions. Mais dans cinq à six mois, nous allons régler les questions des conditions de travail de manière définitive, pour être encore plus présent sur le terrain.
LP : Quels sont les chantiers importants de votre mandat ?
KKG : Vous avez la question des marchés qui nous tient à cœur. Vous avez la question des routes et je pense que dans quelques jours, j’espère pouvoir annoncer une bonne nouvelle à la population. Nous avons l’hôtel communal que nous allons bâtir sur la place FICGAYO. Bien entendu, nous n’allons pas détourner cette place de ce centre d’activité. Nous y prévoyons une salle polyvalente au côté de l’hôtel communal. Nous avons beaucoup d’autres projets, il s’agit de nous ouvrir aux jeunes. Puisque Yopougon est le vivier des artistes musiciens, nous avons l’ambition d’offrir un studio d’enregistrement aux artistes en herbe. Nous avons également en projet, un centre culturel où les jeunes pourront apprendre à jouer à un certain nombre d’instruments. Nous avons des grandes ambitions pour Yopougon. Et nous nous attelons à faire aboutir tous nos projets avant la fin de notre mandat.
Lp : L’une des particularités de Yopougon est la floraison des maquis, alors qu’il y a une loi contre la nuisance sonore. Des actions sont-elles prévues pour réglementer l’ouverture des maquis ?
KKG : C’est une question assez délicate pour un maire. Je dois l’avouer. Mais nous avons en projet la restauration de la Rue Princesse. Nous allons ouvrir l’année prochaine un concours d’aménagement pour que les urbanistes et les architectes puissent nous donner un modèle d’aménagement de cette rue en la rendant moins folklorique. Il faut dire que la rue princesse est aujourd’hui un label qui est collé à Yopougon. Compte tenu de la volonté des autorités de mettre de l’ordre, elle a connu une casse et il y a une dispersion des maquis. Il faut faire revenir cette atmosphère de gaieté parce qu’après tout, on ne peut pas être sérieux en tout. Nous allons faire en sorte que la joie de vivre revienne dans cette rue, mais dans un cadre beaucoup plus sérieux. Il est évident que la nuisance sonore ne peut pas perdurer tel qu’on le voit aujourd’hui à Yopougon. Nous allons avec l’aide du gouvernement essayer de canaliser les choses. S’il est vrai que les gens doivent continuer à s’amuser, il est aussi vrai qu’ils ne doivent pas perturber leurs voisins outre mesure. Il faut pouvoir concilier ces deux questions. Il y a des rues à Yopougon où on ne peut plus circuler le samedi soir. Nous allons voir avec la police comment amener les gens à stationner de sorte que la circulation ne soit pas perturbée. Parce que cela fait désordre. On a aussi constaté que là où il y a beaucoup de maquis, c’est là qu’il y a beaucoup d’insécurité. Nous envisageons donc en collaboration avec la police, mettre en place une structure d’éveil pour faire baisser le niveau d’insécurité.
LP : Votre commune a été durablement frappée par la crise postélectorale. Ce qui explique qu’il y a un travail important à faire en ce qui concerne la cohésion sociale. Quelles sont les actions prévues dans ce sens ?
KKG : C’est effectivement un problème pour la commune de Yopougon. Il n’y a pas une commune qui reflète mieux la Côte d’Ivoire que Yopougon. C’est pour cela que l’un des volets de nos actions, c’est la cohésion sociale. Dès notre prise de fonction, nous avons rencontré les chefs des 11 villages. Nous leur avons indiqué nos préoccupations pour qu’ensemble, nous puissions mener des actions dans le sens de la cohésion et de la réconciliation. Il nous reste maintenant à aller vers les chefs de communautés pour les remercier pour avoir porté leur choix sur nous et surtout les inviter à une action collective de promotion de la cohésion sociale. Il ne s’agit pas de se mettre dans les opérations folkloriques de réconciliation, mais il s’agit de mener des actions concrètes pour ramener cette cohésion. Il faut surtout amener les communautés à adopter des comportements de paix. Il faut surtout que ceux qui ne se parlaient pas hier et qui se regardaient en chiens de faïence puissent aller les uns vers les autres. Il faut dépasser les ethnies, les partis politiques, les religions, pour privilégier la réconciliation nationale et la paix. C’est dans ce creuset que nous allons agir. Il y a quelques semaines, nous avons engagé avec l’USAID la mise en place des commissions citoyennes. Elles sont au travail et nous attendons le retour de leurs propositions. Nous allons pouvoir donc nous appuyer sur ces propositions pour engager des actions. C’est un chantier. Et je dis toujours que la lutte pour la restauration de la paix est une action permanente. Tant qu’on vit ensemble, nous avons des raisons de désaccord. Il faut toujours avoir à l’idée que la période du désaccord passé, nous devons passer à la phase de réconciliation et de paix. Il ne faut surtout pas oublier que nous sommes amenés à vivre ensemble et que nous ne pouvons pas faire autre chose que cela. Donc je dis que le meilleur choix, c’est d’aller vers l’autre, de l’accepter et d’avoir un apaisement personnel.
LP : Monsieur le maire, parlons maintenant du RDR. Vous êtes le Secrétaire national à l’organisation. Deux ans après la prise de pouvoir de votre parti, on sent une grogne au niveau de la base. Quelle est votre appréciation de cette grogne?
KKG : Je crois que la grogne dont vous parlez est certainement réelle et rentre dans l’ordre des choses. Pour des gens qui se sont battus depuis plus d’une décennie, il est normal que chacun pense qu’il est en droit d’attendre quelque chose. Pour certains, il s’agit du matériel, pour d’autre un emploi. Moi, j’ai compris parfaitement les préoccupations des militants, parce que si M. X a droit à cela, il n’y a pas de raison de dire à M.Y qu’il n’y a pas droit lui aussi. En même temps, il faut savoir aussi que de façon concrète, il est impossible de satisfaire tout le monde. Je crois qu’il y a une incompréhension, sinon beaucoup a été fait. Je voudrais simplement rappeler que le sens de notre combat n’était pas une question d’emploi, ce n’était pas une question de matériel. Le combat du RDR était avant tout la lutte contre l’exclusion.
Je suis du Nord comme vous le savez, nous avons vécu des années où il était difficile de traverser Abidjan sans être interpellé. Vous ne pouviez pas porter de boubou sans être regardé autrement. Vous ne pouviez pas traverser la Côte d’Ivoire sans connaître des difficultés. Dans l’administration, même pour avoir ses papiers était un problème. Je peux dire que c’est pour cela que nous nous sommes battus. Et aujourd’hui, nul ne peut dire que notre bilan est négatif. Il est largement positif. Il ne faudrait pas que nos compatriotes doivent comprendre une chose : ce que le président de la République a décidé de faire pour la Côte d’Ivoire, c’est pour tous les Ivoiriens et non les militants du RDR seulement. Souvent, j’entends dire que des hommes qui étaient contre nous hier, sont aujourd’hui à des postes de responsabilité. Je peux comprendre cette récrimination dans la mesure où beaucoup de militants ou de cadres ont été victimes de leur appartenance supposée au RDR. Certains ont eu leur carrière interrompue dans l’administration. Mais il faut comprendre aussi que pour bâtir une nation, ce n’est pas en faisant comme les autres. Si nous devons rentrer dans ce jeu, je pense que nous ne sommes pas partis pour bâtir une Nation. C’est pour cela qu’il faut comprendre que l’action du Président de la République est globale. Je ne dis pas que nous, les cadres qui bénéficient d’une certaine position, sommes exempts de critiques. Nous devons nous rappeler que nous avons parcouru du chemin avec des gens, et que nous nous devons de partager avec eux. Mais il faut le faire sans exclure les autres car, dans la construction d’une Nation, il faut absolument prendre de la hauteur. C’est ce que le Président de la République essaie de faire pour bâtir un pays prospère. Et s’il le réussit, cette prospérité profitera de manière durable à tout le monde. Mais en attendant, il nous appartient, nous cadres du RDR, de faire quelque chose à l’égard de nos militants. Nous en sommes conscients et il est évident que quelque chose sera fait.
LP : L’un des reproches des militants, c’est que les cadres avec qui ils ont lutté hier, ne les prennent même plus au téléphone. Ils considèrent cela comme un manque de considération. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
KKG : Je suis tout à fait d’accord avec eux. Pour ce qui me concerne, j’ai toujours répondu au téléphone, mais je dois dire aussi que quand on est à un poste de responsabilité, particulièrement quand on est ministre, il n’est pas toujours facile de répondre au téléphone. Je pense que les gens ont tendance à occulter cette réalité. Quand vous recevez des personnalités, ou vous traitez des dossiers importants, il n’est pas toujours évident de répondre à des coups de fil pour ne pas être perturbé. Si nous devons répondre aux coups de fil, ce doit être en dehors des heures de travail. Quand je travaille, je ne réponds pas au téléphone, mais le soir, je prends le temps de rappeler tous ceux qui ont tenté de me joindre.
LP : 2015, c’est pour bientôt. Que prévoyez-vous pour la remobilisation des militants ?
KKG : Ce n’est pas perdu de vue. La direction a l’écho et est à l’écoute de la base. Je crois que des choses se préparent et je n’en dirais pas plus.
LP : Vous êtes pressenti par la rumeur comme étant le prochain secrétaire général du parti. Que répondez-vous ?
KKG : Ah bon ! Moi, secrétaire général du RDR ? Je ne suis pas au courant.
LP : Et si on venait vous proposer ce poste. Accepteriez-vous ?
KKG : Pour le moment, nous n’en sommes pas là. Je ne peux pas répondre à cette question. Attendons donc.
Réalisée par Y. Sangaré et Lacina Ouattara
La grande interview - Koné Kafana Gilbert, Maire de Yopougon : “Moi, secrétaire général du RDR ?” - Photo à titre d'illustration