La justice ivoirienne de nouveau saisie pour trancher la crise au sein du parti de Gbagbo

  • 12/12/2014
  • Source : AFP
Abidjan - La justice ivoirienne a de nouveau été saisie vendredi pour trancher la crise au sein du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui s’est montré cette semaine incapable de désigner son chef moins d’un an avant la présidentielle d’octobre 2015.

Le congrès du Front populaire ivoirien (FPI), principal parti d’opposition au chef de l’Etat Alassane Ouattara, devait se tenir de jeudi à dimanche pour désigner son président.
 
Mais la manifestation a été reportée après une décision de la justice mardi, qui avait été saisie par l’actuel patron de la formation, Pascal Affi N’Guessan, candidat à l’investiture face à Laurent Gbagbo, qui tente de reprendre son parti bien qu’il soit emprisonné à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI).
 
Nouvel épisode, vendredi, de l’affrontement entre le camp Affi et le camp Gbagbo: des adversaires de la direction actuelle ont saisi la justice pour qu’elle revienne sur sa décision de report du congrès.
 
"On souhaite que le juge qui a pris l’ordonnance se rétracte. Si on ne réagit pas, la décision sera définitive", a expliqué à l’AFP Michel Séry Gouagnon, secrétaire national du FPI et membre de sa cellule juridique.
 
Pascal Affi N’Guessan et sa secrétaire générale Agnès Monnet sont ainsi assignés en référé lundi au tribunal de première instance d’Abidjan, d’après le texte.
 
Moins d’un an avant la présidentielle d’octobre 2015, le FPI est plongé dans une crise profonde.
 
Laurent Gbagbo est emprisonné depuis trois ans à La Haye, où la CPI le jugera en juillet 2015 pour "crimes contre l’humanité" en lien avec la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011.
 
En demandant le report du congrès, Pascal Affi N’Guessan, qui aspire à participer à la prochaine présidentielle sous la bannière du parti, avait aussi appelé la justice à invalider la candidature de l’ancien chef de l’Etat à la présidence du FPI.
 
Une audience se tiendra à ce sujet le 18 décembre.
 
La présidentielle de 2015 constitue un rendez-vous crucial pour la Côte d’Ivoire, après une décennie de troubles politico-militaires qui ont culminé avec la crise postélectorale de 2010-2011 aux quelque 3.000 morts.
 
La crise est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara, qui est d’ores et déjà candidat à sa réélection l’an prochain.
 
jf/tmo