La justice militaire ivoirienne aux trousses des ''indélicats'' de la crise post-électorale et dans l'affaire ''Robert Guéï''

  • 11/03/2015
  • Source : Lebabi.net
Le Magistrat Colonel Ange Kessi Kouamé, procureur militaire, a annoncé ce mercredi, lors d'une conférence de presse, l'ouverture de l'audience de quatorze soldats, pour leurs responsabilités dans la crise postélectorale et l'inculpation de plusieurs autres dans l'affaire Robert Guéi.

Ces hommes en armes, dont son médecin militaire, membres de la garde rapprochée de l’ex-président Laurent Gbagbo, seront "jugés pour leurs responsabilités dans la crise postélectorale de 2010-2011" en Côte d’Ivoire, a-t-il précisé .

"Il s’agit du procès militaire des éléments de la garde républicaine et des soldats en relation avec la crise postélectorale", poursuivis pour "violation de consigne" et "atteinte à la sûreté de l’Etat", a-t-il ajouté, au lendemain du verdict de l'audience de l’ex-Première dame Simone Gbagbo et de 82 pro-gbagbo.

Le Magistrat a aussi révélé l'inculpation de plusieurs militaires  dans l’affaire ‘’ Robert Guéï’  : ‘'Depuis hier, un total de 15 personnes, toutes des militaires, dont vous aurez la liste, sont inculpées de meurtre, assassinat, vol et complicité. Parmi eux, 3 sont déjà arrêtés dont le général Dogbo Blé, le Commandant Séka Yapo et le colonel Katet Gnatoa et 4 l'ont été hier'', a déclaré le Colonel Ange Kessi, soulignant que ‘'les autres sont recherchés en vertu d'un mandat d'arrêt que va lancer le juge d'instruction militaire''. 

Le Commandant Anselme Séka Yapo alias Séka Séka a, selon le procureur, ‘’tiré au moins deux balles mortelles dans la tête du général le 19 septembre 2002."

La procédure étant achevée avec l'audition d'une quarantaine de ‘'témoins civils, militaires et gendarmes dont le dixième au moins était présent au moment des faits'', le procès qui s'ouvrira, connaitra son verdict avant la fin du mois de juin.

Quatre chefs d'accusation ont été retenus contre les mis en cause : arrestation illégale et séquestration, complicité d'arrestation illégale et séquestration, assassinat et complicité d'assassinat.
 
Rappel historique des faits
 
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, par des individus armés, le Général Robert Guéï Robert, informé par sa garde, se met à l'abri à la Cathédrale St-Paul au Plateau (quartier administratif et centre des affaires de la ville).
 
Extrait de sa cachette par Dogbo Blé à la tête d'une patrouille, ‘'malgré l'opposition d'un prête'', le général Guéï, selon les enquêteurs, a été remis à une autre patrouille ‘'d'éléments commandés par le capitaine Anselme Séka Yapo, Aide de Camp de Mme Simone Gbagbo qui saisissent le général et prennent la direction de la Corniche'' précise le magistrat militaire.
 
‘'Parvenu à quelques mètres (…) ; ils marquent un arrêt, le capitaine Séka fait descendre le général Guéï et malgré ses supplications, tire à bout portant au moins deux balles dans la tête qui l'atteignent mortellement'', a indiqué le procureur militaire.
 
Après ce forfait, Séka Séka et sa patrouille reviennent trouver ‘'la famille du général, son épouse, le personnel de maison…'' à la résidence où Mme Rose Doudou Guéï descendue de la clôture pour se sauver a été accueillie par le capitaine Séka qui ‘'lui loge plusieurs balles dans la tête'', relate Ange Kessi.
 
Lebabi.net avec APA