La police ivoirienne a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser lundi des lycéens et des étudiants qui manifestaient dans le quartier des ministères à Abidjan, a-t-on appris de source policière.
D'après un haut responsable de la police, les manifestants se réclamaient de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), qui fut proche naguère de Laurent Gbagbo et s'était rangée au côté des Jeunes patriotes hostiles à l'actuel président, Alassane Ouattara, lors de la longue crise de 2002-2011.
"Nos hommes ont dispersé les manifestants qui empêchaient des fonctionnaires de rejoindre leur poste dans les ministères", a-t-il dit. "Ils ont été obligés d'utiliser du gaz lacrymogène."
Avec l'implication de la FESCI, le mouvement social qui touche la fonction publique en Côte d'Ivoire pourrait prendre un tour nouveau.
Les enseignants des écoles publiques se sont mis en grève l'an dernier pour réclamer notamment des revalorisations de leur traitement. Ils ont été rejoints la semaine dernière par d'autres fonctionnaires.
D'après Théodore Zadi Gnangnan, qui préside une confédération regroupant une centaine de syndicats de fonctionnaires, les manifestants étaient "des lycéens qui se sont rendus au ministère de l'Education pour trouver une solution de façon à ce que leurs enseignants puissent reprendre le travail".
Des jeunes gens sont allés dans des salles de classe lundi, forçant les écoliers à sortir. Des manifestations lycéennes et étudiantes ont été signalées dans d'autres villes du pays.
De leur côté, les soldats qui ont pris les armes à plusieurs reprises depuis dix jours ont affirmé lundi qu'ils n'avaient toujours reçu les primes promises par le gouvernement, laissant entendre que de nouveaux troubles pourraient se produire. (Ange Aboa; Henri-Pierre André pour le service français)
Photo d'archives à titre d'illustration:Ahopol