L'opposant ivoirien Bertin Konan Kouadio dit KKB a estimé, lundi, à Abidjan après avoir déposé son dossier de candidature à la Commission électorale indépendante (CEI) pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain que ce scrutin est "tournant décisif" dans le processus de démocratisation en Côte d'Ivoire.
"C'est un tournant décisif dans le processus de démocratisation de notre pays", a déclaré le Député KKB, rappelant que "vous savez qu'en 2010, la Côte d'Ivoire a connu des moments difficiles de son histoire par la faute d'élection mal organisée dont les résultats ont été contestés".
"22 ans après la mort d'Houphouët (premier président de la Côte d'Ivoire indépendante), notre pays se trouve à la croisée des chemins. Les ivoiriens ont du mal à s'assurer trois repas par jours, ils sont nombreux ces jeunes ivoiriens qui ont vécu 30 à 45 ans sans avoir de premier emploi quand on sait que l'âge de la retraite est de 60 ans, c'est un sujet majeur", constate-t-il.
Pour lui, il importe que nous puissions renégocier efficacement l'unité nationale, la réconciliation des ivoiriens. "Jamais dans l'histoire de la Côte d'Ivoire nos prisons ont été aussi peuplées d'hommes politiques qui certainement n'ont pas tous leur place dans ces prisons", explique Bertin Konan Kouadio.
Selon lui, c'est la première fois que "nous allons à des élections avec des ivoiriens en prison à l'extérieur, combien sont-ils ceux qui en exil n'attendent que l'espoir de se retrouver dans la mère patrie".
" Nous avons l'obligation de faire quelque chose pour que les ivoiriens se réconcilient et vivent côte à côte et qu'on apprenne à revivre ensemble sans nous regarder en chien défaillance" a-t-il expliqué pour justifier sa candidature.
"Allons sur le terrain pour faire comprendre aux ivoiriens qu'ils doivent chacun s'approprier les élections. Ne laissez personne décider à votre place. C'est un tournant décisif pour l'avenir du pays, pour nos enfants et il faut que les ivoiriens comprennent qu'ils doivent aller voter" a exhorté KKB.
"J'ai le soutien des ivoiriens. Les militants du FPI (Front populaire ivoirien) et du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire) sont ivoiriens et croyez moi, je suis confiant.Je gagnerai ces élections parce que je suis militant du PDCI et nul ne peut dire le contraire", a poursuivi KKB.
" Je défends l'œuvre du président Houphouët et les militants me témoignent leur sympathie par milliers quand je vais dans les campagnes. Je veux seulement qu'il y ait une CEI définitivement consensuelle, crédible et indépendante pour nous envoyer à des élections dont nous allons accepter les résultats", a encore insisté KKB.
Pour lui, "nous sommes pour l'instant dans le provisoire. Il faut que le président sortant comprenne qu'il faut que nous nous parlons dans l'urgence pour aller à des consensus autour des questions essentielles. Je suis confiant en l'avenir".
S'agissant d'un probable soutien des "frondeurs" du FPI à sa candidature, Bertin Konan Kouadio a indiqué qu'il "est clair que si j'ai le soutien du président Gbagbo, je serai heureux et de ce point de vue, je suis serein".
"Je ne suis pas d'accord avec le fait qu'il (Gbagbo) soit en prison, car la guerre se fait à deux et c' est à deux qu'on fait la paix et la réconciliation. Tant que Gbagbo y est seul, c'est pas normal", a-t-il fustigé.
"La candidature unique est la chose qui m'a éloigné de mon père Bédié. Depuis Houphouët nous sommes dans le pluralisme et il ne faut pas venir en arrière. Je ne suis donc pas partisan de candidature unique et de parti unifié. Place à la démocratie et que le meilleur gagne", a conclu KKB qui est devenu ainsi le 16è citoyen à faire acte de candidature pour cette présidentielle. Ouverte le 3 août dernier, cette phase de dépôt des candidatures prendra fin le 25 août.
MC/ls
Photo:APA / Bertin Konan Kouadio dit KKB, le 24 août lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle