C'est Alassane Ouattara qui a éventé l'information mercredi dernier, au meeting qu'il a animé à Didievi. Le chef de l'Etat a révélé que l'opposition allait bientôt les rejoindre, sous-entendu au gouvernement.
« Nous ne sommes pas concernés », a rétorqué Amani N'guessan, un dignitaire de l'ancien parti au pouvoir, quand le président du Fpi, Pascal Affi N'guessan, soutient n'être pas au courant d'un tel projet. Il n'en fallait pas plus pour que le chef de l'Etat revoie sa copie en revenant, à Tiebissou, sur sa déclaration de la veille. Cette fois, il s'est borné à saluer la rencontre au sommet qui s'est tenue dimanche dernier entre son parti, le Rdr et l'ancien parti au pouvoir, le Fpi.
Visiblement, le chef de l'Etat s'est aperçu qu'il est allé vite en besogne en levant le voile sur l'un des objectifs de ces tractations souterraines. D'où ce pas en arrière que fait Ouattara à Tiébissou. A la vérité, le chef de l'Etat a levé le lièvre sur une question dont il a été effectivement question lors du premier face-à-face de haut niveau entre dirigeants du Rdr et ceux du Fpi.
Selon des sources proches de ces pourparlers, il n'a pas été question que des états généraux, pendant ces échanges entre les ex-belligérants de la guerre post-électorale. Les deux délégations ont évoqué la possibilité pour le principal parti de l'opposition de prendre toute sa place dans le jeu politique, notamment en faisant son entrée au gouvernement. Nos sources avancent que c'est parce que des sujets aussi cruciaux étaient inscrits à l'ordre du jour des discussions que les grosses têtes des deux partis ont tenu à être de ce rendez-vous.
A la vérité, la question de l'entrée du Fpi au gouvernement ne date pas de cette dernière rencontre de la rue Lepic. Estimant qu'elle devrait contribuer à créer les conditions d'élections apaisées en 2015, la communauté internationale œuvre pour que le Fpi prenne sa place dans le jeu politique, aux côté du Rdr au pouvoir. La libération des poids lourds de ce parti répondait au souci de lever les obstacles à cette finalité.
Mais, les différentes sorties médiatiques incendiaires d'Affi N'guessan ont douché les efforts de ceux qui espéraient exploiter sa libération pour préparer le terrain à un rapprochement entre le Fpi et le Rdr, dans la perspective d'une entrée au gouvernement des personnalités de l'ancien parti au pouvoir. Les propos musclés du président du Fpi ont en effet eu pour impact de braquer le parti au pouvoir, lequel a refermé les portes qui semblaient entrebâillées. Mais la communauté internationale n'a pas relâché la pression, dont le premier résultat visible est la rencontre de dimanche dernier.
Assane NIADA
La vérité sur l'entrée du FPI au gouvernement - Photo à titre d'illustration