Le projet pilote d’échange électronique du Certificat d’origine UEMOA entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal a été lancé, lundi, à Abidjan en présence des représentants du gouvernement ivoirien, de la Commission de l’UEMOA et de l’Alliance africaine pour le commerce électronique, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Procédant au lancement officiel de ce projet pilote, Guillaume N'dri Gnamien, Directeur de cabinet de Jean-Claude Brou, Ministre ivoirien de l'industrie et des mines, a souligné « l'intérêt capital » qu'il représente pour la Côte d'Ivoire et l'ensemble des pays de la sous-région. C'est pourquoi, il a relevé l'urgence d'engager des actions concertées en vue de son extension aux autres pays.
« C'est un projet qui s'inscrit parfaitement dans la vision du gouvernement ivoirien », a poursuivi M. Gnamien selon qui l'échange électronique permettra la délivrance des documents avec « célérité ».
Cheick N'dir, le Représentant résident de la Commission de l'UEMOA en Côte d'Ivoire a expliqué les enjeux de ce projet. « La facilitation des échanges fait partie aujourd'hui des priorités du développement», a-t-il rappelé. Pour lui, ce projet va permettre notamment de garantir la fluidité, la baisse de la fraude et l'augmentation des volumes des marchandises échangées.
L'un des acteurs majeurs de ce projet, est l'Alliance africaine pour le commerce électronique, née à Addis Abeba en mars 2009 avec la bénédiction de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique. Comptant à ce jour une quinzaine de pays membres, son objectif est le développement de Guichet unique électronique pour la facilitation du commerce en Afrique.
« Ce qui nous réunit aujourd'hui, concerne une composante essentielle de cette ambition. Le Certificat d'origine est un instrument qui structure le libre-échange au sein de notre Union. Nous avons donc entrepris avec la Commission de l'UEMOA, de le dématérialiser au sein de l'espace UEMOA », a déclaré le Président de l'Alliance africaine pour le commerce électronique, Ibrahima Nour Eddine Diagne.
« Il n'est plus aucun succès dont les clefs nous soient inaccessible », a ajouté M. Diagne qui ne manque jamais d'affirmer son « attachement personnel à une Afrique intégrée, stable et prospère ». Pour lui, « nos frontières sont nécessaires car elles affirment nos souverainetés, mais nos économies ne peuvent être contenues dans ces espaces étriqués ».
« Nous devons construire l'environnement de notre émergence économique sur les bases de nos réalités et en parfaite considération du contexte international dont nous sommes partie-prenante », a encore expliqué le Président de l'Alliance africaine.
« L'innovation n'est pas une notion que nous devrons nous interdire d'offrir à la mondialisation. L'Afrique ne peut plus se résoudre à être une simple carte dans un planisphère. Elle doit vibrer et déterminer la marche du monde au même titre que toutes les nations », a soutenu Ibrahima Nour Eddine Diagne.
Revenant sur l'initiative portant sur l'expérimentation du Certificat d'origine pour lequel le Sénégal et la Côte d'Ivoire se sont portés volontaires pour l'Afrique de l'Ouest, tandis que le Cameroun et le Congo en ont fait pour l'Afrique Centrale, il a estimé qu'elle « devrait permettre de résoudre une partie importante des contraintes du commerce intra africain ».
Mais l'aspect le plus important, a fait observer M. Diagné, « c'est qu'il ouvrira la voie à une coopération entre les administrations de pays différents, pour la facilitation du commerce transfrontalier ».
« Ce projet pilote innovant nous expose à la face du monde car les initiatives de cette nature sont assez rare dans le monde. Je suis convaincu que nous réussirons et le monde viendra s'enquérir de notre modèle », a-t-il insisté.
« Il ne faudra pas s'en tenir à cette seule satisfaction, il faudra mobiliser nos compétences et nos ressources pour moderniser notre pratique du commerce pour fortifier nos économies et réaliser l'ambition de nos devanciers en faisant de l'Afrique le continent de l'avenir et de l'africain, le principal artisan de cette nouvelle donne », a conclu Ibrahima Nour Eddine Diagne.
Auparavant, Mme Amoakon, MM Gervais Allah et Alphonse Pierre Da, respectivement représentants de la Chambre du Commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire, du patronat ivoirien et de l'administration douanière ivoirienne ont salué ce projet, y voyant une solution pour « améliorer le gain de temps et la compétitivité des entreprises ».
« Le certificat d'origine a été mis en place pour prouver la nationalité du produit (…). Le secteur privé s'engage pour sa réussite », a promis Gervais Allah. Le projet pilote d'échange électronique du Certificat d'origine UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal avait été lancé en février dernier à Dakar pour la partie sénégalaise.
LS/APA
Lancement du projet pilote d'échange électronique du Certificat d'origine UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal - Photo à titre d'illustration