En Côte d'Ivoire, le FPI terminait son quatrième congrès samedi 4 août, mais il n'a rien à voir avec celui du week-end dernier. Cette fois, c'est la frange dissidente du parti de Laurent Gbagbo qui tenait l'événement, menée par Aboudramane Sangaré, fidèle parmi les fidèles de l'ancien président ivoirien. Sans surprise, Laurent Gbagbo a été reconduit à la tête du parti de ses inconditionnels, qui réclament toujours la libération de leur leader.
Pour son quatrième congrès ordinaire, le Front populaire ivoirien (FPI) des inconditionnels de Laurent Gbagbo s'est réuni à Moossou, à une heure d'Abidjan, dans la résidence de l'ex-Première dame Simone, dont un énorme portrait voile l'un des murs.
Après deux jours d'événement, les militants ont reconduit à la présidence du parti le seul candidat légitime à leurs yeux : Laurent Gbagbo.
Son intérim et meneur de la fronde au sein du FPI, Aboudramane Sangaré, continue de réclamer la libération de son chef, toujours incarcéré à la Cour pénale internationale (CPI). « La Côte d’Ivoire n’est pas libre aujourd’hui, elle n’est pas délivrée. Lui seul est le chainon manquant pour délivrer, pour réconcilier la Côte d’Ivoire, a-t-il expliqué. Donc, on mène cette bataille-là. Ce n’est pas lié forcément à des élections. Gbagbo peut venir et la Côte d’Ivoire saura quel statut lui donner. »
Si Aboudramane Sangaré a pour premier objectif la sortie de prison de l'ex-homme fort de la Côte d'Ivoire, il garde en ligne de mire sa lutte pour une nouvelle Commission électorale, jugeant l'actuelle trop favorable au président Alassane Ouattara.
« Nous, nous ferons tout pour que Ouattara s’asseye pour discuter. Mais nous le comprenons aussi. Sans cette chose-là, il ne peut pas gagner une élection en Côte d’Ivoire. Il le sait, et c’est ça son drame : il ne peut pas libérer parce qu’en libérant lui-même serait en prison ». Depuis le début de la dissidence, le FPI pro-Sangaré boycotte toutes les élections dans le pays.
Aboudramane Sangaré, du Front Populaire Ivoirien (FPI), après un meeting avec la nouvelle coalition des partis d'opposition, le 18 mars 2015. © AFP PHOTO/ SIA KAMBOU