La capitale égyptienne est mégalopole la plus dangereuse au monde pour les femmes, selon un rapport de la fondation Thomson Reuters. La ville est, semble-t-il, bien plus hostile à la gente féminine depuis 2011.
Les agressions sexuelles qui se sont succédé place Tahrir au Caire en 2011, et dont la presse s’est largement fait écho à l’époque, avaient fortement écorné la réputation de la capitale égyptienne. Six ans après, la situation est loin de s’être améliorée. La mégalopole de 16,5 millions d’habitants est devenue la ville la plus dangereuse au monde pour les femmes, selon une enquête de la Fondation Thomson Reuters.
L’étude, qui a désigné Londres, Tokyo et Paris comme les villes les plus favorables pour les femmes (parmi les 19 villes de plus de 10 millions d’habitants étudiées), s’est appuyée sur quatre critères pour établir son classement : les violences sexuelles, l’accès à la santé, les opportunités au niveau économique ainsi que les pratiques culturelles. Le Caire termine en dernière position, derrière New Dehli, Karachi et Kinshasa.
En cause : le harcèlement devenu le lot quotidien de nombreuses Cairotes ces dernières années. "Tout est difficile en ville pour les femmes. On les voit lutter dans tous les domaines. Une simple balade dans la rue peut les exposer au harcèlement, verbal ou physique”, estime la journaliste égyptienne défenseuse des droits des femmes Shahira Amin.
Les Égyptiennes pointées du doigt pour leur comportement
Au-delà du classement général, l'étude de Thomson Reuters a également noté les villes sur chacun des quatre critères pris séparément. Ainsi, en matière les violences sexuelles (viol, agression ou harcèlement), Le Caire figure en troisième position des mégalopoles les plus dangereuses au monde.
L’attitude des Égyptiennes est pointée du doigt pour justifier ces comportements déviants, rapporte l'étude qui évoque ne serait-ce que le fait de rire en public. Un postulat inculqué aux Égyptiens dès leur plus jeune âge. En 2014, des écoliers et des écolières du Caire ont été filmés en train de parler de harcèlement par un groupe appelé Dignity Without Borders. Les garçons ont estimé que l’agression était provoquée par le comportement des filles. De leur côté, les filles ont également dressé la liste des agissements féminins qui selon elles suscitaient de tels comportements...
© Khaled Desouki, AFP | Des manifestantes égyptiennes protestent contre le harcèlement sexuel au Caire, le 12 février 2013.