Bouaké - Le Centre d’observation des mineurs, servant à garder en observation tous les mineurs placés sous ordonnance de garde provisoire (OGP, titre de détention attribué aux mineurs de 13 à 17 ans), a été rouvert, vendredi, à Bouaké, après plusieurs années de fermeture du fait des crises vécues par le pays.
Le centre, d’une capacité d’accueil de 50 mineurs, réhabilité grâce au concours de l’UNICEF et de l’Union européenne, a été visité par les magistrats, les autorités judiciaires et les travailleurs sociaux, en marge du séminaire de renforcement des capacités des acteurs du système de justice sur la prise en charge du mineur au contact du système judiciaire.
"Votre centre d’observation des mineurs est le seul, je dis bien le seul, en Côte d’Ivoire qui répond véritablement et pleinement aux normes internationales qui exigent une séparation réelle entre les mineurs et les majeurs dans les établissements (de détention) qui les accueillent", s’est réjouie la directrice de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ), Mme Goun-Koffi Marguerite.
La directrice de la DPJEJ se souvient avoir constaté en février 2012, lors d’une mission effectuée par sa structure à Bouaké, dans le cadre de l’état des lieux de la justice juvénile en Côte d’Ivoire, que tout était à refaire dans ce centre et les besoins de resocialisation des jeunes étaient immenses.
Elle a alors traduit sa joie par des remerciements aux autorités administratives et aux partenaires qui ont rendu possible la réouverture de ce centre. Elle a dit merci à tous ceux qui se préoccupent du devenir des enfants dans ce centre, leur promettant le soutien de le la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse.
Le responsable de ce centre d’observation des mineurs, l’inspecteur d’éducation surveillée, Dagnogo Kapari, qui partage les sentiments de Mme Goun-Koffi, a promis d’en faire bon usage pour la rééducation des pensionnaires jusqu’à leur sortie.
Selon les spécialistes, les enfants infracteurs ne sont pas normalement mis en prison, mais sont gardés en observation pour être rééduqués, faire leur réforme de personnalité et être proposés à la société.
Sur le plan socio-éducatif, les éducateurs spécialisés sont chargés de les accompagner jusqu’à leur sortie.
A Bouaké, des enfants sont interpellés par la justice pour essentiellement des motifs de vol aggravé et de vol simple. Au cours de l’année judiciaire écoulée, il y a eu 28 cas de vols dont 14 aggravés et 14 non aggravés. Il y a actuellement sept enfants placés sous ordonnance de garde provisoire qui seront bientôt transférés dans ledit centre.
La ville de Bouaké