La Fondation Friedrich Naumann, en collaboration avec le Regroupement des Acteurs Ivoiriens pour les Droits Humains (RAIDH), a dans le cadre de ses "jeudis libéraux", organisé ce jeudi, une conférence-débat sur le thème "Rôle des organes de régulation (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle et le Conseil National de la Presse) : Quelle régulation de la presse écrite et audiovisuelle en période électorale?"
L'événement qui s'est tenu au CERAP, à Cocody, a vu la participation des Directeurs Généraux de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Me Réné Baudoin et du Conseil National de la Presse (CNP), Me Domo Francis, qui ont animé la conférence.
Il était question pour les deux conférenciers de faire connaitre aux médias, aux Organisations de la Société Civile, les rôles de la HACA et du CNP de manière générale et en particulier, en période électorale, et ce en vue de Créer un cadre d’échange entre la HACA-le CNP et les médias, les Organisations de la Société Civile, les partis politiques, forces politiques et les candidats.
Selon Me Baudoin, une distinction se pose au niveau des médias audiovisuels privés, en prenant comme exemple le cas des radios privées mais commerciales qui ont la faculté de couvrir les élections, mais devront, si elles décident de le faire, s’astreindre à la réglementation qu’aura définie la HACA dont le principe d’égalité.
Cette réglementation applique le principe du traitement équilibré et de l’accès équitable aux antennes de ces radios pendant la période de campagne électorale proprement dite. Cependant, il est interdit aux radios de proximité de couvrir une activité politique.
A l'ouverture de la campagne présidentielle, le principe d’égalité s’applique immédiatement. On ne pourra pas traiter différemment les candidats selon qu’ils sont de tel ou tel autre bord. Et la HACA est chargée de la garantir cette égalité" a-t-il précisé.
Me Domo Francis a pour sa part expliqué qu’en période électorale, les candidats qui sont en compétition sont égaux devant la compétition électorale.
Pour lui, "l’organe de régulation qu’est le CNP a l’obligation de faire comprendre par Fraternité Matin et l’AIP, de l’égalité de traitement des candidats dans leurs médias respectifs. De même, la presse privée a l’obligation de traiter les candidats sur la base du principe de l’équilibre de l’information et faire respecter le droit de réponse"
"Que ce soit presse privée ou de service public, ils doivent mettre l’accent sur le respect des règles de l’éthique et de la déontologie du journalisme. Ces règles, prévues par la loi, sont connues par tous les journalistes professionnels. Il y a aussi l’éthique qui est la réflexion qui précède l’écriture, le traitement de l’information avant sa diffusion. Et c’est au CNP de veiller au respect de toutes ces choses parce que la libre expression est une nécessité de la démocratie, elle a des règles et les organes de régulation comme le CNP la mettent en œuvre" a-t-il soutenu.
Après ces mises au point, il y a eu des échanges entre l’assistance et les deux responsables d’organes régulateurs, face à l’importance du sujet qui rime avec l’actualité ivoirienne, à deux mois de l’élection présidentielle.
Les préoccupations majeures des uns et des autres ont été relatives à la régularité et le respect de la période électorale, les moyens politiques de régulation, les sanctions du régulateur et l’initiative d’un bulletin d’information spécialisée pour l’information en période électorale.
Bien qu’il n’y ait eu un satisfecit total, notons dans l’ensemble que la manière dont l’information électorale se traite peut donner un indicateur sérieux sur la démocratie.
Il s’agit aux régulateurs de fixer avec impartialité les règles du jeu, afin de garantir l’accès et le traitement équitable des candidats, et favoriser le pluralisme dans l’espace audiovisuel.
JA/APR/LBB
Photo:Franck A.-Lebabi.net / Conférence-débat sur le Rôle des organes de régulation, HACA et le CNP