Abidjan - Le collège des conseillers du Conseil national de la presse (CNP) a infligé à l’entreprise de presse La Refondation SA, éditeur du quotidien Notre Voie, une sanction pécuniaire d’un million de francs CFA et a suspendu d’écriture, le journaliste Didier Dépry, pour une durée d’un mois, pour violation de la règle de l’équilibre de l’information.
Dans un communiqué parvenu lundi à l’AIP, il ressort que le quotidien Notre Voie a affiché à la Une de son édition N°4903 du lundi 5 janvier 2015, "Malaise dans l’armée/ Soumaïla Bakayoko s’en va".
Dans l’article qui développe le titre, il est fait état d’un malaise qui prévaudrait au sein de l’armée suite au départ à la retraite du Général de corps d’armée Soumaïla Bakayoko, le chef d’Etat-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire depuis la fin du mois de décembre 2014, précise le document.
Le CNP indique le journaliste a violé la règle de l’équilibre de l’information en publiant des écrits d’une extrême gravité en ce qu’ils sont de nature à entamer la sérénité de l’armée et font peser des menaces sur la sécurité du pays et la tranquillité des populations.
Il a estimé que le journaliste y soutient sans réserve, ni preuve que depuis le départ à la retraite du chef d’Etat-major, l’armée ivoirienne serait sans chef et que le pressenti au poste, le Général Touré Sékou, chef d’Etat-major adjoint, émettrait des réserves avant d’occuper les nouvelles fonctions en raison des problèmes qui mineraient l’armée. Que par conséquent, le poste serait vacant.
Alors que l’information du départ à la retraite du Général Soumaïla Bakayoko n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle de la part des autorités politiques ou militaires plus de deux semaines après la publication de l’article incriminé, ni la rédaction de Notre Voie, ni M. Didier Dépry, auteur de l’article, n’a trouvé opportun de rectifier l’information, comme le requiert l’article 16 du Code de déontologie qui recommande au journaliste de "se faire un devoir de rendre compte aux usagers, en rectifiant toute information qui se révèle fausse (…)".
La Refondation SA et le journaliste Didier DEPRY disposent, chacun en ce qui le concerne, d’un délai de 30 jours à compter de la notification de la décision, pour saisir la juridiction administrative compétente.
kkp/kam
Raphaël Lakpé, président du Conseil National de la Presse (CNP)