Le corridor Nord de Bouaké, reliant le Sud du pays aux pays limitrophes (Mali et Burkina Faso) reste sous haute surveillance des forces de l’ordre, ce lundi, après une tentative d’un groupe d’ex-combattants démobilisés de fermer cet accès stratégique de la 2è ville du pays à la circulation
Un fort dispositif des forces de l’ordre composé d’éléments de la gendarmerie et de la police nationale ainsi que de l’armée et du Centre de coordination des décisions opérationnelles « CCDO » était visible ce lundi au corridor Nord de Bouaké, après avoir réussi à disperser à coups de gaz lacrymogène un regroupement d’ex-combattants de la Cellule 39 qui tentaient de s’emparer de cet accès Nord de la ville.
La centaine d’ex-combattants proche d’Aboudou Diakité, le leader de l’aile dure de la Cellule 39, revendique, entre autres, une prime de 18 millions de francs CFA à l’Etat de Côte d’Ivoire à l’instar des « 8400 » ex-soldats de la rébellion armée des Forces nouvelles, leurs « ex-frères d’arme » insérés dans l’armée régulière.
Depuis plusieurs jours, Aboudou Diakité avait sonné le rappel de ses camarades sur les réseaux sociaux, en vue de bloquer les différents corridors du pays « dès ce lundi, sur toute l’étendue du territoire national pour nous faire entendre ».
Dans un post publié sur sa page facebook, Aboudou Diakité expliquait cette action par le fait que le gouvernement n’aurait pas tenu sa parole parce qu’on « nous avait fait la promesse de régler notre problème avant fin 2018 et jusque-là, nous n’avons encore rien reçu. C’est pourquoi nous allons sortir ce lundi pour que le gouvernement tienne son engagement ».
Fort de 6877 éléments, selon leur propre estimation, les démobilisés de la cellule 39 sont des ex-combattants de la rébellion des Forces armées des ex-Forces nouvelles ayant en commun le chiffre 39 en début de matricule.
Des tentatives de perturbations étaient également signalées lundi dans plusieurs établissements scolaires de Bouaké où « tôt ce matin, des individus ont fait irruption en sifflant ».
« Des perturbateurs ont sifflé dans notre école ce matin mais très vite ils ont été repoussés par un groupe d’auto-défense composé d’élèves de l’établissement », a confié à ce sujet à APA, un élève du lycée moderne 2, après son cours de mathématiques.
« Malgré cette tentative des perturbateurs, nous avons effectivement fait cours ce matin », a-t-il ajouté sans d’autres détails. Le son de cloche est différent dans les écoles primaires publiques de la ville, où dans la matinée, de nombreux écoliers ont été priés de rentrer chez eux.
Plusieurs élèves affirment avoir reçu des sms tout au long du week-end, les invitant à ne pas se rendre à l’école ce matin.
Le corridor Nord de Bouaké sous haute sécurité après une manifestation d’ex-combattants - Photo à titre d'illustration