Abidjan - Le Front populaire ivoirien (Fpi) a réitéré mardi soir à Abidjan son appel à l'organisation des états généraux de la République, estimant à l'issue d'une rencontre avec le gouvernement que le Cadre permanent de dialogue (Cpd) "n’est pas un cadre pertinent ni pour la résolution des conséquences directes de la crise, ni pour le débat national sur les causes de la crise ivoirienne".
Au cours d'une séance de travail marquant la reprise du dialogue politique entre le pouvoir et l'ex-parti présidentiel tenue à la Primature au Plateau, le Chef de la délégation du Fpi, le Pr Sébastien Dano Djédjé a réaffirmé sa proposition d'organiser les états généraux de la République, prônés par le Chef du parti, Pacal Affi N'guessan.
Ce forum, explique-t- il regroupera "les forces vives de la nation ivoirienne", notamment "les partis politiques, la société civile, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles, les organisations socioprofessionnelles, les jeunes, les femmes et les experts".
Par cette proposition, le Front populaire ivoirien entend exprimer "sa totale disponibilité et son engagement à contribuer à la réconciliation nationale", a poursuivi M. Dano Djédjé.
L'ex-Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, par ailleurs, actuel ministre d'Etat auprès du président de la République qui conduit désormais ce dialogue politique au nom du gouvernement a demandé à ses hôtes de "fournir les termes de référence" de cette plateforme.
Mais dans l'attente de l'exécution de cette tâche, M. Kouadio-Ahoussou a appelé les frontistes à prendre toute leur place au sein du Cadre permanent de dialogue (Cpd) sans compromission, sans calcul, sans reniement et sans chantage en y mettant en avant que l'intérêt général de la nation.
"Le Front populaire ivoirien n'a jamais appartenu et n'appartient au Cpd, c'est-à-dire le cadre permanent de dialogue", a rétorqué Dano Djédjé.
"D'un côté, nous continuons le dialogue direct, pour régler les conséquences liées à la crise que nous avons connue", de l'autre côté, nous proposons l'ouverture d'un débat national, les états généraux de la République pour débattre des problèmes beaucoup plus en profondeur", a-t-il plutôt préconisé.
Le dialogue direct entre le pouvoir et le Fpi est une initiative des camarades de l'ancien Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, alors conduits par le président intérimaire, Sylvain Miaka Ouréto.
Débuté le 18 janvier dernier, cette plateforme de discussion a cessé ses activités en raison d'une protestation du Fpi, contre l'arrestation de ses membres et autres personnes proches de M. Gbagbo.
La libération début août dernier de 14 personnes pro-Gbagbo détenues dans les prisons du Nord du pays dont le président du Fpi, Pasacal Affi N'guessan semble avoir donné de la confiance pour redynamiser ce processus. Les deux parties ont indiqué avoir enregistré de bonnes avancées, "même si certains poches de désaccords subsistent encore".
"Les signaux semblent plus que jamais bons (…), c'est à nous de capter ces énergies positives" a soutenu l'ex-Premier ministre Kouadio Ahoussou appelant les uns et les autres à "refonder les discours" et ne plus user de "déclarations incendiaires et d'injures de toutes sortes".
Le Cadre permanent de dialogue (Cpd) est une plateforme de dialogue politique entre le gouvernement et 11 "petits partis" politiques de l'opposition proches de l'ex-majorité présidentielle (Lmp, coalition de partis politiques pro-Gbagbo).
Le Fpi réitère son appel à l’organisation des état généraux de la République - Photo à titre d'illustration