Le front social en ébullition cette semaine : Les auto-écoles paralysées dès ce matin

  • 05/05/2014
  • Source : Le Mandat
Plusieurs mouvements de protestation sont annoncés cette semaine. Il concerne le public comme le privé.

Le front social sera en ébullition à partir de cette semaine. Plusieurs organisations syndicales publiques et privées projettent observer un arrêt de travail pour mieux se faire entendre. Le Collectif des élèves officiers et sous-officiers des Eaux et Forêts formés et non intégrés promettent, sauf changement de dernière heure, se constituer prisonniers à la préfecture de police d’Abidjan aujourd’hui.

Le porte-parole de ce Collectif, Ouattara Ziépleu, justifie ce choix par le fait que ‘’ tout mouvement syndical, que ce soit un sit-in, une grève de la faim même à la cathédrale Saint Paul du Plateau’’, se termine actuellement par l’arrestation et emprisonnement des manifestants. « Pour donc permettre aux décideurs de faire de l’économie, donc à ne pas déplacer les hommes en tenue, nous allons nous-mêmes nous constituer prisonniers à la préfecture de police », a-t-il justifié. C’était lors de l’Assemblée générale extraordinaire dudit collectif tenue le 05 avril dernier.

Ce Collectif est composé des promotions de 2009 à 2013 et regroupe 987 élèves dont 229 filles soit 23,20 % de cet effectif. Leur point de revendication majeur reste leur intégration. Car depuis leur sortie de l’école, regrettent-ils, aucun signal fort n’a été donné par les gouvernants sur leur problème. Pis, s’inquiètent-ils, le Gouvernement annonce la réinsertion de plusieurs ex-combattants aux eaux forêts.

Les chiffres avancés à se sujet font état de 2.000 ex-combattants. Les inquiétudes du Collectif se justifient également, toujours selon le porte-parole Ouattara Ziépleu, par le fait que l’engagement pris par le Premier ministre Kablan Duncan, le 5 septembre 2013, de régler leur problème, tarde à trouver corps.

Le Comité interministériel qu’il avait annoncé pour juguler ce dossier, n’a pas encore donné un signal dans ce sens. Sept mois après cette promesse, le Collectif trouve qu’il est légitime pour lui de se faire entendre par le Gouvernement à travers ce mouvement. D’où la décision de se rendre aujourd’hui à la préfecture de police d’Abidjan pour se constituer prisonnier.

A en croire les responsables dudit Collectif, tous leurs camarades de l’intérieur du pays et du District d’Abidjan sont plus que mobilisés pour ce mouvement de colère. Deux autres structures, du monde du transport, annoncent une grève illimitée ce matin. Il s’agit des responsables d’auto-écoles réunis dans deux organisations syndicales. 
 
Les auto-écoles fermées ce matin
 
Le Syndicat national des moniteurs d’auto-écoles de Côte d’Ivoire (Syneemae-Ci) et du Syndicat national des exploitants employés et moniteurs d’auto-école de Côte d’Ivoire (Synamae-Ci) ont adressé un préavis de grève à leur ministère de tutelle, le 29 avril dernier, dont nous avons reçu copie.

Dans ledit document signé par les deux premiers responsables des deux syndicats, M. Cissé Lamine pour le Synamae-Ci et Tiéhoulé Koné pour le Syneemae-Ci, figurent les revendications.

Les deux organisations y énumèrent également les dangers qui guettent leur secteur d’activité. Il s’agit, entre autres, du manque de support pour la production de permis de conduire, le sabotage de leurs activités par le ministre du Transport, l’interpellation des directeurs et moniteurs d’auto-écoles dans les commissariats et les brigades de gendarmerie pour cause de retard d’édition du permis de conduire.

En vue de voir une solution à ces différents griefs, ces deux organisations syndicales promettent observer, sauf changement de dernière minute, une grève illimitée à compter de ce matin. Ce mouvement de colère va donc consacrer l’arrêt du pré-enregistrement sur toute l’étendue du territoire national et un arrêt des examens du Code et de la conduite.

Signalons que ces deux organisations seront accompagnées dans ce mouvement d’humeur par le Collège des organisations professionnelles du secteur du transport routier pour la sauvegarde des acquis. Les ministères en charge de ce dossier sont donc prévenus. 
 
Aboubakar Sangaré