Abidjan - Un grand chantier de construction d’un barrage hydroélectrique est en train d’être exploité à Soubré (sud-ouest, région de la Nawa), dont l’importance traduit éloquemment la force de l’amitié sino-ivoirienne, exaltée par les autorités lors d’une visite de terrain.
Pour constater de visu l’œuvre qui est en train de sortir de terre, ou plutôt du lit du fleuve Sassandra, une équipe de 10 journalistes invités par l’ambassade de Chine s’est rendue de mardi à jeudi à Soubré, en vue de s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
De l’avis des experts issus de la société chinoise Sinohydro en charge de l’exécution des travaux, le maître d’ouvrage ivoirien, CI-Energies, et l’ingénieur conseil français, Tractebel Engineering, les travaux « avancent bien » et à un taux d’exécution de 37%, ils sont même quelque peu en avance sur le chronogramme arrêté (53 mois).
De la signature des deux derniers avenants en 2012 à la pose de la première pierre, le 25 février 2013 par le Président Alassane Ouattara, toutes les étapes ont été respectées et les difficultés qui se posent, à l’instar des incompréhensions quant au barème de dédommagement des riverains déplacés ou à déplacer, trouvent solution au fur et à mesure.
Lors d’une conférence de presse qui a bouclé la visite des sites, la première du genre depuis le démarrage des travaux, le préfet de la région de la Nawa, préfet du département de Soubré, Alliali Kouadio, s’est réjoui, mercredi, du fait qu’en dépit des problèmes survenus, l’essentiel a pu être préservé, à savoir la non interruption du chantier.
« La construction du barrage de Soubré est un projet important pour le Président Alassane Ouattara », a renchéri le premier conseiller à l’ambassade de Chine, Qian Jin, certain que Sinohydro travaille dans le même esprit à savoir, dit-il, « la vitesse, en même temps la qualité ». Ce qui est effectivement visible sur ce gigantesque chantier.
Situé en amont des chutes naturelles de la Nawa du fleuve Sassandra, le barrage hydroélectrique de Soubré est un projet clé de la stratégie énergétique nationale en Côte d’Ivoire. Il consiste en la construction d’un barrage d’une puissance de 275 MW, pour un montant d’environ 571 980 000 dollars (environ 286 milliards FCFA) avec 85% financés par la Chine et 15% par l’Etat ivoirien.
L’ouvrage qui mobilise plus de 1000 travailleurs dont 80% d’Ivoiriens, comprend un barrage de 4,5km (digue en terre, digue en enrochement, digue en terre et enrochement), un évacuateur de crues, une prise d’eau, des conduites forcées, l’usine centrale, un canal de fuite, la mini centrale, les lignes d’évacuation de l’énergie produite, les postes, la cité d’exploitation (presqu’achevée), la cité ouvrière en construction. Ces deux cités comprennent des infrastructures sociocommunautaires (centre de santé de type hôpital général, écoles, gare routière, marché…).
La "physionomie" de Soubré s’en trouve transfigurée et le sera davantage d’ici la livraison de l’ouvrage prévue en 2017, constate-t-on.
cmas
Le (futur) barrage de Soubré, un symbole fort de l’amitié sino-ivoirienne