Le gouvernement invite les populations habitant les zones à risques d’inondation ou d’éboulement à quitter ces lieux car il n’exclut pas le recours à la force publique pour arriver à ses fins, a prévenu samedi 23 avril 2022, le ministre l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité (MHYDASS), Bouaké Fofana.
Lors d’une visite terrain à l’Indénié et à Bonoumin, à Abidjan, M. Fofana a rappelé que l’Etat travaille en amont pour préserver la vie des populations en construisant des ouvrages.
« L’Etat invite toutes les populations des zones à risques à partir. On va par étape, on explique que là où elles habitent, il y a des dangers. On dit aux populations qu’on va recourir à la force, qui est le dernier recours, si elles ne partent pas », a-t-il déclaré.
Selon le ministre, les populations n’apprécient pas toujours bien les risques auxquelles elles s’exposent au détriment de leur vie. « Aujourd’hui, nous avons décidé qu’entre une vie humaine et puis les questions de compassion, il n’y a pas photo. Il faut d’abord préserver les vies humaines. S’il faut recourir à la force, on le fera parce qu’on ne peut pas en tant qu’Etat responsable, savoir que les zones sont à risque et puis les laisser là », a-t-il poursuivi.
Pour Bouaké Fofana, la menace est grande dans ces zones, notamment des inondations, des glissements de terrains. « Nous avons déjà servi dans certaines zones, des mises en demeure, pour partir de ces zones-là parce que nous voulons préserver des vies humaines. On va continuer de servir des mises en demeure. Avant la grande saison des pluies, il faut que tous ceux qui sont installés dans les zones à risques partent. C’est une question de préservation de vie humaine », a-t-il insisté.
Bouaké Fofana a également invité les populations à s’éloigner des sites d’ouvrages d’assainissement construits et en cours de construction. « J’en appelle aux populations pour dire, quand on vous demande de partir des sites de barrages, c’est pour le bien de tous. Nous voulons diminuer la force de l’eau en créant ces ouvrages », a-t-il indiqué.
Les corps sans vie de deux fillettes tentant de prendre un raccourci au niveau du barrage écrêteur de Bonoumin ont été découverts vendredi après la forte pluie qui s’est déferlée sur Abidjan la veille. Le ministre a déploré ces morts tragiques. « Voilà pourquoi nous demandons aux populations de quitter ces emprises mais aussi ces zones à risques », a-t-il renchéri.
Aux côtés de sa collègue en charge de la Solidarité, Myss Belmonde Dogo, il se sont rendus au domicile de Blandine et Safiatou, les deux fillettes décédées, pour traduire la compassion du gouvernement. Au total, 2,3 millions FCFA ont été décaissés par l’Etat, pour soutenir les familles.
Le gouvernement pourrait avoir recours à la force pour déguerpir les occupants des zones à risques - Photo à titre d'illustration