Le gouvernement sud-coréen a dépensé en moyenne plus de 260 dollars par repas pour chaque membre de la délégation officielle nord-coréenne qui est venue quelques jours au Sud lors des jeux Olympiques, rapporte jeudi l'agence sud-coréenne Yonhap.
Après deux années de très fortes tensions sur la péninsule en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, les jeux de Pyeongchang ont permis une spectaculaire détente entre les deux rivaux qui sont encore techniquement en guerre.
Le Nord a envoyé au Sud une délégation officielle comptant quatre hauts responsables, parmi lesquels Kim Yo Jong, la soeur du dirigeant Kim Jong Un, et Kim Yong Nam, qui est selon le protocole le chef d'Etat de la Corée du Nord.
220.000 dolllars
Ces quatre responsables étaient accompagnés de 18 conseillers lors de ce voyage réalisé du 9 au 11 février et dont l'addition s'est élevée à 240 millions de wons (220.000 dollars) payés par le gouvernement sud-coréen, selon Yonhap qui citait un responsable du ministère sud-coréen de l'Unification.
Les frais de logement -des nuitées dans des hôtels de luxe à Seoul et Gangneung- se sont élevés à 130 millions de wons (120.000 dollars), les frais de transport à 50 millions (46.000 dollars) et ceux de nourriture à 50 millions, a indiqué mercredi soir l'agence.
En calculant que les 22 délégués ont pris huit repas dans les deux jours et demi qu'ils ont passés au Sud, la douloureuse se chiffre à 284.000 wons (261 dollars) par délégué par repas. Ils ont notamment mangé du lieu et bu du soju, un alcool coréen, lors de leur repas à la "Maison bleue", siège de la présidence sud-coréenne, et du boeuf mariné lors de leur ultime dîner à Séoul.
"Jeux de la paix"
Pyongyang et Séoul se sont mis d'accord en janvier sur l'envoi au Sud d'une délégation officielle lors des JO ainsi que de sportifs, d'artistes et de pom-pom girls. Les deux capitales ont décidé que cette participation serait prise en charge par la Corée du Sud, 11e économie du monde.
Le gouvernement sud-coréen a prévu à cette fin un budget de trois milliards de wons (2,8 millions de dollars) ne prenant pas en compte les frais des athlètes nord-coréens censés être pris en charge par le Comité international olympique.
Le gouvernement sud-coréen a vendu ces JO comme les "Jeux de la Paix" censés permettre un rapprochement durable entre le Nord et le Sud. Mais de nombreux Sud-Coréens accusent le président Moon Jae-in, un partisan revendiqué du dialogue, d'être allé trop loin pour plaire au Nord. Et de nombreux experts doutent que cette détente durera longtemps, une fois la trêve olympique terminée.
Le président sud-coréen Moon Jae-in (à droite) et Kim Yo Jong, la soeur du président nord-coréen (au centre). © epa.