Le bureau du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) à Tabou (environ 427 km d’Abidjan) dans le sud-ouest ivoirien, ferme ses portes dimanche prochain.
Avant cette étape, les premiers responsables de ce bureau en appellent à une plus grande implication des autorités étatiques et d’autres ONG pour la suite des opérations.
Madeleine Gnébahou, la trentaine révolue après 4 années passées dans un camp de réfugiés dans la région du Maryland au Libéria a décidé de mettre fin, volontairement à son séjour à l’extérieur le 16 décembre 2017.
Depuis, ce retour, elle a intégré le Centre de formation professionnelle de Tabou mis en place par le HCR, qui abrite plusieurs programmes de formation dont la menuiserie, la construction métallique, la plomberie bâtiment, l’électricité bâtiment, Informatique, l’électricité, la comptabilité simplifiée, la gestion associative aux profits des refugiés en priorité.
« J’aime les métiers d’hommes », explique dame Gnébahou à propos de son choix de l’apprentissage de la ferronnerie.
Poursuivant, l’ex -réfugiée confie à APA qu’au Libéria, elle « n’était pas à l’aise comme chez nous. Ici je suis dans mon pays et libre de faire ce que je veux ». Selon elle, ‘’les femmes peuvent exercer les mêmes métiers que les garçons. Au Libéria, j’étais la seule fille à faire du taxi-moto et les gens m’appréciaient bien ‘’, soutient Madeleine Gnébahou.
Pour sa part, Laurence Amoin Koffi, a opté pour la couture. De retour au pays après plusieurs hésitations, elle entend s’insérer dans son pays. « On nous a dit que la guerre allait revenir encore, d’où la peur et c’est pourquoi on était encore au Libéria » , raconte l’auditrice du centre.
Comme Madeleine et Laurence, ce sont plus de 2000 réfugiés qui ont effectué leur retour par le biais de l’agence des nations unies. Ceux-ci connaissent des fortunes diverses en 2017.
L’Administrateur chargé des Solutions durables au HCR-Tabou, Antoine Momenou ne présente pas un tableau totalement parfait des actions.
« Ce que nous faisons n’est pas complet .Les réfugiés reçoivent entre 50 000 et 75 000 FCFA . Les besoins sont immenses par rapport à cet apport», souligne M. Momenou qui révèle que « notre zone (de compétence) affiche environ 11 000 personnes encore au Libéria ». Plusieurs refugiés choisissent l’option de l’intégration locale, qui est de rester dans le pays hôte qu’est le Libéria.
«Ne pensons pas que tout le monde reviendra, ce n’est pas possible. Il y a un programme d’intégration mis en œuvre …L’intégration locale fait partie des solutions durables que le HCR met en œuvre …Il y a environ 500 personnes qui se sont déjà enregistrées pour cette phase », informe l’Administrateur au HCR.
Au terme de sa mission dans la zone de Tabou, le responsable du HCR souhaite une plus forte implication d’autres acteurs pour pérenniser les acquis et poursuivre les opérations.
En premier, il faut « une mobilisation communautaire », propose Antoine Momenou qui regrette que « lorsqu’on parle de rapatriés, on pense que c’est l’affaire du HCR » .
« Non, ce sont des Ivoiriens qui rentrent et qui doivent rentrer dans le circuit. Le premier protecteur de ces personnes, c’est l’Etat », rappelle-t-il concluant que ‘’le HCR part mais le projet de rapatriement ne s’arrête pas la zone de Tabou supervisée par celle de Guiglo ».
SY/hs/ls/APA
Le HCR annonce la fermeture de son bureau de Tabou dans le sud-ouest ivoirien - Photo à titre d'illustration