Abidjan – Le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa, conduisant une délégation composée notamment de cadres de son département et du préfet d’Abidjan, Diakité Sidiki, s’est rendu samedi au domaine du Grand-Niéky de la SCB (Songon Abiaté), pour apporter la compassion de l’Etat aux patrons et travailleurs, après la destruction de 1.300 ha de plantation de banane dessert due à une inondation causée par des pluies diluviennes, entre le 28 et le 30 juin.
« Ce que j’ai vu en moins d’une heure est beaucoup plus fourni que mille pages d’un rapport », a reconnu le premier responsable de l’Agriculture, dépêché sur les lieux par le Président de la République, Alassane Ouattara, et le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, pour constater de visu les dégâts subis et rassurer les sinistrés qu’ils ne seront pas laissés-pour-compte.
L’inondation qui a entièrement détruit 1300 hectares de banane, soit 22% de la production nationale estimée à 300.000 T, a en plus aggravé la dégradation des pistes de desserte agricole de la zone, rendant difficile l’évacuation des produits vers les marchés, mais elle menace surtout les 1.500 emplois directs et la survie de 10.000 personnes, si l’on inclut les travailleurs saisonniers et les familles des agents.
Estimant qu’il s’agit d’une catastrophe naturelle, le ministre a rassuré que les emplois seront préservés, et que le gouvernement proposera, dans l’urgence, des solutions sur le court terme, ainsi que des mesures à moyen et long termes.
Il a insisté sur l’importance de cette filière -représentant 5% du PIB national- dans la stratégie de relance du secteur agricole. En effet, en 2013, la Côte d’Ivoire est passée premier producteur et exportateur africain de banane dessert, a-t-il rappelé.
Le ministre a profité de l’occasion pour réitérer sa gratitude aux partenaires, notamment l’UE, à travers la Convention de financement entre la Commission Européenne et la République de Côte d’Ivoire portant sur les Mesures d’accompagnement bananes (MAB), signée en juin 2013, pour un montant de 29 milliards FCFA, en vue d’améliorer la compétitivité de la banane ivoirienne, étendre la filière et la moderniser.
« Nous ne pouvons pas abandonner cette filière à son triste sort », a insisté M. Coulibaly, rassurant solennellement les responsables de la SCB, « que l’outil de production sera fonctionnel (car) le gouvernement trouvera les moyens pour relever cette filière et la remettre sur pied », avec l’aide de l’UE (11ème FED).
Auparavant, le directeur général de la SCB, Huberson Olivier Jean-Louis, s’est réjoui de la démarche du ministre qui traduit l’implication et le soutien de l’Etat dans cette épreuve difficile que traverse non seulement sa société, mais également la société SPDCie et les plantations Rouchard, ainsi que des petits producteurs de vivriers alentours.
Soulignant qu’il faudra replanter l’intégralité des plantations, le DG a ajouté que la perte en volume, sur les 18 mois à venir, est estimée à plus de 75 000 tonnes. Les comptes d’exploitation des sociétés de producteurs de l’année en cours et de celle à venir vont être très lourdement impactés; les coûts de réhabilitation/redéploiement voire de relocalisation partielle vont être très élevés; la compétitivité va en être sérieusement affectée et certaines répercussions sociales ne sont pas à écarter, a-t-il énuméré.
« Il y a donc une réelle urgence », a résumé le DG de la SCB, sollicitant l’aide du ministère de l’Agriculture et d’autres départements ministériels, pour retrouver les volumes de production et rétablir la compétitivité.
« La reconnaissance pour la région du Niéky de l’état de catastrophe naturelle nous aidera dans la constitution de dossiers auprès des assurances; l’obtention de différés, voire d’exonérations, dans le paiement de certains impôts allègera nos trésoreries; l’exonération du paiement de la TVA, comme cela avait été octroyé à la filière de 2010 à 2012, sera à nouveau sollicité », a-t-il annoncé.
La Société d’étude et de développement de la culture bananière (SCB) a été créée le 27 mars 1959.
cmas
Le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa, conduisant une délégation composée notamment de cadres de son département et du préfet d’Abidjan