Le Parlement chinois a aboli dimanche la limitation des mandats présidentiels, offrant la possibilité à Xi Jinping de se maintenir à la tête de l'État après le terme prévu de 2023, et faire entrer "la Pensée Xi Jinping" dans la Constitution.
C'était un vote sans surprise. Le Parlement chinois a validé dimanche 11 mars l'abolition de la limite des mandats présidentiels, donnant les mains libres à Xi Jinping pour imposer sa vision à long terme d'une superpuissance toujours plus soumise au Parti communiste.
Par 2 958 voix pour, deux contre et trois abstentions, les députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP) ont plébiscité un changement de la Constitution, qui limitait les mandats présidentiels à deux fois cinq ans. La majorité des deux tiers était requise.
À 64 ans, le président chinois le plus puissant depuis au moins un quart de siècle pourra rester à la tête de l'État au-delà du terme prévu de 2023.
L'amendement fait aussi entrer "la Pensée Xi Jinping" dans la Constitution, ainsi que "le rôle dirigeant" du Parti communiste chinois (PCC) dans son article premier.
Recrudescence de la répression contre les opposants
Cette disposition peut laisser entrevoir une recrudescence de la répression à l'encontre des opposants au régime, qui pourraient se voir accusés d'atteinte à la Constitution pour avoir simplement contesté la main-mise du PCC sur le pouvoir.
L'ambition du président chinois de se maintenir à la tête de l'État au-delà du terme prévu de 2023 est peut-être l'événement le plus inattendu en près de trois décennies au sein d'un régime politique qui évite habituellement les surprises.
Annoncé il y a tout juste deux semaines, ce projet de loi a stupéfié une partie de l'opinion publique, mais les critiques qui ont circulé un temps sur les réseaux sociaux ont été promptement effacées par les censeurs.
© Wang Zhao, AFP | Le président chinois Xi Jinping vote lors 13e Congrès National du Peuple pour la fin de la fin de la limitation des mandats présidentiels.