L'opposition en Côte d'Ivoire, dont le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, va participer à la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), cruciale dans l'organisation d'une présidentielle "apaisée" en 2015, a annoncé vendredi soir le gouvernement, dans un communiqué.
"Le gouvernement informe" que L'Alliance des forces démocratiques,un regroupement de douze partis de l'opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo, "a communiqué ce vendredi la liste de ses représentants, complétant ainsi à 17 le nombre des membres de cette Commission Centrale" de la CEI, souligne le communiqué, signé du porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné.
"Alain Dogou dit Maurice Goba et Bertin N'Goran Ganin, tous deux membres de l'Alliance, vont siéger respectivement pour le compte du FPI et du RPP (un petit parti pro-Gbagbo).
L'entrée de ces deux opposants complète définitivement la composition de la nouvelle CEI promulguée depuis le 18 juin dernier par le président ivoirien Alassane Ouattara.
La CEI est composée de 17 membres : un représentant du président de la République, quatre de l'administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir, et quatre de l'opposition. Elle sera présidée par le représentant du chef de l'Etat.
L'opposition dont le FPI en tête avait longtemps refusé d'y participer, la jugeant "déséquilibrée" en faveur du pouvoir et "insuffisamment transparente", bloquant ainsi son installation officielle.
Pouvoir et opposition ont repris mercredi des discussions pour l'adoption d'une "CEI consensuelle".
"J'ai bon espoir que dans les jours à venir l'opposition et le pouvoir vont siéger ensemble dans la Commission pour préparer les élections démocratiques", a souhaité mercredi le président ivoirien.
Le chef de l'Etat ivoirien qui s'exprimait, dans un entretien télévisé, à la veille de la célébration du 54e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire de la tutelle française a également affirmé que l'élection présidentielle de 2015 pour laquelle il a confirmé sa participation, "sera démocratique pour sortir définitivement le pays de la crise".
La réussite de la prochaine élection présidentielle est impérative pour tous les acteurs impliqués en Côte d'Ivoire, afin d'apaiser définitivement un pays ayant connu une décennie de crise politico-militaire, ponctuée par des violences postélectorales en 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts.
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Le parti de Gbagbo fait son entrée dans la nouvelle commision électorale (gvt) - Photo à titre d'illustration