Le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Kakou Guikahué, a dénoncé dimanche des « fraudes » et un « braquage éhonté des résultats » des élections locales dans certaines circonscriptions qui lui sont favorables, lors d’une conférence de presse.
« Le Pdci déplore le braquage éhonté des résultats qui se profilent à l’horizon, notamment dans les communes du Plateau, de Koumassi, de Port-Bouët, de Cocody et dans les régions de Gontougo, de l’Indenie Djuanlin, du Loh-Djiboua, où la CEI (Commission électorale indépendante) refuse de proclamer les résultats définitifs », a dit M. Guikahué.
Selon le Pdci il est « survenu des irrégularités dans l’organisation » des élections municipales et régionales de samedi avec des « menaces, des intimidations et des agression physiques » perpétrées contre ses militants et électeurs lors de l’expression de leur droit de vote.
Le parti a déploré le mode de bulletin de vote sans stickers contrairement à l’usage de tous les précédents scrutins tenus en Côte d’Ivoire, ainsi que le manque d’encres et tablettes électroniques d’identification dans de nombreux centres, et la « suppression d’encre indélébiles dans certains centres ».
M. Guikahué a relevé « l’ouverture tardive de certains bureaux de vote et la non ouverture d’autres dans des localités favorables au Pdci telles que Gonzagueville, Adjahui à Port-Bouet » ainsi que « l’expulsion des représentants du Pdci lors de séance de dépouillement, notamment à Agnibiliekro ».
Concernant le vote au Plateau, le centre des affaires d’Abidjan, il a indiqué qu’« après la fermeture des bureaux de vote et le dépouillement, tous les résultats agrégés pour le Pdci et l’adversaire » donnent une avance de « 3005 voix » au candidat de l’ex-parti unique.
Il a expliqué que la première CEI de la commune a fait son dépouillement et sa délibération normale, mais « la deuxième CEI a été bloquée après que le responsable a été enlevé par la police pour réapparaître dimanche matin avec le déplacement des urnes à la CEI régionale pour les décomptes ».
« A notre grande surprise (…) on sort des chiffres et des résultats des urnes ou sa frise les 90% de taux de participation avec des urnes ou il y a plus de 400 à 500 voix, et ensuite pendant le dépouillement, l’intrusion de personnes étrangères qui font chasser tous les témoins, et nous ne pouvons pas accepter cela », a-t-il poursuivi.
Me Messan Tompieu, avocat de Jacques Ehouo, tête de liste du Pdci au Plateau, a dénoncé « une violation de la loi », faisant remarquer que « certains représentants du candidat Fabrice Sawegnon ont décidé de ne pas signer les procès verbaux, mais le faisant, ils ont oublié qu’ ils ont signé des fiches d’émargement quand ils sont entrés en salle ».
Il a dit qu’ « après la compilation (au quartier général du candidat du Pdci ), il est ressorti une différence de 3005 voix » au profit de M. Ehouo, mais au moment de la consolidation les deux présidents de la CEI « se sont absentés », l’un « volontairement » et « l’autre forcé de s’absenter» pour revenir à 4h GMT.
« Le président de la CEI numéro deux a estimé qu’ il ne pouvait pas poursuivre les opérations de consolidation à la CEI locale, donc il décide de transférer toutes les urnes à la CEI départementale», a-t-il expliqué, rappelant que les procès verbaux devraient être vérifiés avant leur acheminement.
« Ce que nous savons, c’est que la CEI départementale se trouve dans les environs du Lycée technique d’Abidjan (…) arrivé au niveau de Cocody, le véhicule a poursuivi sa marche jusqu’à Angré 9e tranche dans une villa inconnue » où lors des décomptes il y a eu « un gros problème sur le centre de la chambre de commerce », a dénoncé l’avocat de M. Ehouo.
« En ces lieux, des observateurs ont relevé le taux de participation (était élevé et) nous avons constaté que les résultats sur nos procès verbaux ne sont pas conformes à ceux de la Cei qui créditent notre adversaire de 2.000 voix de différence avec des scores inimaginables», a fait observer Me Tompieu.
Pour le Pdci, sorti du Parti unifié Rhdp, la coalition au pouvoir, la participation à ces élections locales est un « exercice » pour la présidentielle de 2020. Le secrétaire exécutif en chef s’est félicité des scores réalisés par les candidats de l’ex-parti unique qui tient lundi son 6e Congrès extraordinaire à Daoukro.
AP/ls/APA
Le PDCI dénonce un «braquage éhonté des résultats»