Le Secrétaire Exécutif du PDCI par intérim, Pr Niamkey Koffi, a apporté une réponse Emmanuel Macron suite à son interview dans Jeune Afrique.
Le Vendredi 20 novembre 2020, le Président Emmanuel Macron a accordé une interview à l’hebdomadaire « Jeune Afrique ». Cette interview a été largement reprise et commentée par la presse française et la presse nationale ainsi que par plusieurs observateurs et acteurs politiques en Côte d’Ivoire et à l’étranger. Dans cet entretien, le Président de la République Française, Son Excellence EMMANUEL MACRON, s’est prononcé sur l’actualité politique ivoirienne, notamment sur la crise sociopolitique provoquée par la candidature du Président Alassane OUATTARA à un TROISIÈME MANDAT.
Le PDCI-RDA note que, dès l’entame de ses propos sur la situation en Côte d’Ivoire, le Président Emmanuel Macron a mis en exergue la Démocratie comme modèle de gouvernance d’un pays. A cet égard, il a indiqué que « l’Afrique a intérêt à construire les règles, les voies et les moyens pour avoir des rendez-vous démocratiques réguliers et transparents. »
Il a insisté, par ailleurs, sur l’importance de l’alternance qui, selon lui, « permet la respiration » et constitue « le meilleur moyen de permettre l’inclusion dans la vie politique et de lutter contre la corruption, qui est le pendant d’une conservation trop longue du pouvoir ».
Le PDCI-RDA se félicite que le Président Emmanuel MACRON rappelle ces principes élémentaires de la Démocratie.
Le PDCI-RDA se réjouit que le Président français ait également reconnu les tensions qui existent en Côte d’Ivoire et les nombreuses pertes en vies humaines qu’elles ont entraînées.
C’est le lieu de rappeler que, pour prévenir la présente crise, le PDCI-RDA et l’ensemble des plateformes et partis politiques de l’opposition ont appelé instamment le Président OUATTARA à ouvrir un dialogue franc et sincère entre les forces politiques ivoiriennes.
Il est donc heureux que le Président Emmanuel Macron insiste sur la nécessité d’une réconciliation entre les grandes figures de la politique ivoirienne, rejoignant ainsi les positions de l’opposition ivoirienne.
C’est pourquoi, le PDCI-RDA déplore que le Président de la République française ait cru devoir justifier la candidature anticonstitutionnelle du Président Alassane OUATTARA en affirmant : « je pense vraiment qu’il s’est présenté par devoir. Dans l’absolu, j’aurais préféré qu’il y ait une autre solution, mais il n’y en avait pas. »
Le PDCI-RDA remarque ainsi que le Président Emmanuel MACRON adhère à l’idée d’un troisième mandat de Monsieur OUATTARA en présentant sa candidature comme l’unique solution face à « une situation exceptionnelle » dans laquelle celui-ci se serait trouvé, avec le décès de son dauphin.
Le PDCI-RDA rappelle qu’en démocratie, le pouvoir ne peut être un patrimoine que l’on transmet à un dauphin. L’alternance démocratique n’est pas une affaire de dauphinat.
Le PDCI-RDA observe, par ailleurs, que la règle de la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, inscrite dans la Constitution ivoirienne, n’est accompagnée d’aucune exception. De fait, RIEN n’a pu justifier cette nouvelle candidature du Président Alassane OUATTARA et la violation subséquente de la LOI FONDAMENTALE de la République de Côte d’Ivoire.
En fait de DEVOIR, celui de Monsieur OUATTARA, en tant que Président de la République, conformément à l’article 54 de la Constitution et à son serment, c’est de veiller au respect de la Constitution.
Pour le PDCI-RDA, toutes les solutions envisageables dans un Etat de Droit doivent impérativement s’inscrire dans un cadre constitutionnel et légal. Aussi, à la suite de la disparition du candidat du RHDP, revenait-il à cette formation politique de trouver un autre candidat, dans le respect de la Constitution.
En ce qui concerne l’impératif d’un renouvellement générationnel dont parle le Président Emmanuel MACRON, le PDCI-RDA souligne que l’alternance et le renouvellement de la classe politique relèvent de la volonté du peuple souverain.
Le PDCI-RDA, en pareille circonstance, attendait du Président Emmanuel Macron, Président de la République française, pays des Droits de l’Homme par excellence et ami de la Côte d’Ivoire, qu’il exprimât de la compassion à l’endroit des nombreuses victimes de violations des droits humains.
Le PDCI-RDA appelle la France et la Communauté internationale à se saisir du dossier ivoirien pour l’ouverture d’une enquête sur les tueries et pour parvenir à une solution de sortie de crise.
Le PDCI répond à Macron : « en démocratie, le pouvoir ne peut être un patrimoine que l’on transmet à un dauphin » - Photo à titre d'illustration