Le Programme national de cohésion sociale (PNCS) a signé, jeudi, à Abidjan une série de conventions avec les Centres hospitaliers et universitaires (CHU), les cliniques privées et les pharmacies pour "booster" la prise en charge médicale des blessés des crises ivoiriennes, a constaté l’Agence de Presse Africaine (APA) sur place.
"Nous venons de signer des conventions avec différentes structures publiques et privées dont des hôpitaux, des pharmacies, des laboratoires de radiologie et de biologie. Ces structures en signant ces conventions s’engagent à recevoir les victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire", a déclaré Pr Mariatou Koné, Directrice générale du PNCS.
L’objectif de ces conventions, a-t-elle ajouté, est pour "booster le processus" de prise en charge médicale lancé il y a quelques mois. "On avait démarré avec trois CHU et vous comprenez qu’avec 1000 blessés sur l’ensemble du territoire, les trois CHU étaient débordés. Donc nous avons étendu à des structures privées afin que tous les 1000 soient totalement pris en charge", a conclu Pr Mariatou Koné.
Ces conventions, fruit de longues négociations, permettront aux victimes de guerre d’avoir accès aux meilleurs plateaux techniques du pays. Selon le Président-Directeur général de la Polyclinique Internationale Sainte Anne Marie (PISAM) d’Abidjan, Eric Djibo, des "garanties" ont été obtenues de la Directrice générale du PNCS, lors des négociations.
"Nous lui avons fait des tarifs sociaux qui sont les tarifs les plus bas de nos structures", a-t-il ajouté, soulignant qu’en acceptant ces conventions, les structures sanitaires du privé sont dans leur "rôle d’utilité publique". "Donnez accès à la PISAM à ces victimes de guerre, c’est leur donner le meilleur plateau technique de la place", a conclu Eric Djibo.
Selon les termes de ces conventions dont APA, s’est procurée une copie, les hôpitaux publics et privés partenaires du PNCS s’engagent à délivrer aux patients les "meilleurs soins dans la conformité des règles de l’art et le respect de la déontologie médicale et dans un souci d’efficacité et d’économie maximum". Ils s’engagent également à fournir aux patients, "sans leur demander le paiement préalable" des prestations médicales.
En retour, le PNSC doit délivrer aux bénéficiaires de la prise en charge médicale toute documentation d’identification (bon de prise en charge) ainsi que "régler les factures dans un délai maximum d’un mois". Il s’engage également à "respecter le tarif conventionnel qui sera arrêté d’accord partie".
Le processus d’indemnisation et de réparation des préjudices subis par les victimes des différentes crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990 a été officiellement lancé le mardi 04 août dernier, à Abidjan au cours d’une cérémonie symbolique présidée par le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.
Pour cette première phase, 4500 victimes dont 3500 ayants droit des victimes décédées et 1000 blessés ont été identifiées par le PNCS, chargé de la mise en œuvre de l’indemnisation des victimes recensées par la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV) dirigée par Mgr Paul Siméon Ahouana.
Depuis le début de ce processus de réparation, plus 1000 ayants-droit ont reçu chacun un million de FCFA et près de 200 blessés reçoivent des prises en charges médicales et psychologiques.
LS
Photo à titre d'illustration / L’objectif de ces conventions est de "booster le processus" de prise en charge médicale lancé il y a quelques mois.