Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et ancien chef de la rébellion, a été convoqué par la justice française pour être entendu dans le cadre d’une plainte du fils de l’ex-président Gbagbo, a appris l’AFP de sources concordantes, convocation que M. Soro a toutefois démenti.
"La juge d’instruction (Sabine Kheris) a convoqué M. Soro le 24 novembre" dans le cadre de la plainte de 2012 de Michel Gbagbo pour "enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain", a indiqué une source judiciaire en France à l’AFP, confirmant des informations de sources proches du dossier à Abidjan.
"Elle veut l’entendre (Soro) depuis 2012. De même qu’elle souhaiterait entendre le reste de la chaîne de commandement, c’est-à-dire les +Comzone+ (chefs rebelles) ou le président Ouattara", a précisé cette source judiciaire, indiquant que M. Soro avait déjà obtenu un report d’une première convocation.
M. Soro a démenti auprès de l’AFP avoir reçu une convocation.
"Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne peut répondre à une convocation qui ne lui est pas parvenue". "Nous avons lu les déclarations dans la presse et ceci ne vaut pas une convocation.
Les ministères ivoiriens de la Justice et des Affaires étrangères ne nous ont jamais signifié avoir été saisis d’une commission rogatoire internationale pour m’entendre" dans le cadre de cette affaire, a-t-il précisé.
Accusé d’"attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat" par la justice ivoirienne, Michel Gbagbo, capturé avec son père Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, avait été remis en liberté provisoire en juillet 2013 au nom de l’"apaisement".
Entretemps, ce citoyen franco-ivoirien avait porté plainte en France, via son avocat, contre Guillaume Soro et les "ComZone".
Michel Gbagbo a été empêché à plusieurs reprises de sortir du territoire
ivoirien pour répondre au juge, avait indiqué en juillet 2014 son avocate Me Habiba Touré, regrettant la confiscation du passeport ivoirien de son client.
Ancien Premier ministre, M. Soro, deuxième personnage de l’Etat, fait partie de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire dirigée par Alassane Ouattara, réélu président fin octobre dès le premier tour.
En 2010, le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle avait débouché sur une "double présidence" puis sur la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts. Arrêté en avril 2011, M. Gbagbo attend son jugement pour crimes contre l’humanité dans une cellule à la Cour pénale internationale.
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Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et ancien chef de la rébellion, a été convoqué par la justice française