Le procureur de la république près le tribunal de première instance d’Abidjan, Christophe Richard Adou, a annoncé mercredi, à Abidjan, lors d’une conférence de presse, au cabinet du ministre de la justice et des droits de l’homme, l’extension de l’enquête sur les cache-d’armes à l’ensemble du pays après la découverte d’armes de guerre dans une résidence de Bouaké dans le mois de mai.
« En tout état de cause, nous entendons offrir toutes les garanties de succès à cette enquête en cours en donnant toute la latitude et tous les moyens juridiques aux agents enquêteurs. C’est ainsi que nous leur (enquêteurs) avons adressé une réquisition aux fin de perquisition sur l’ensemble du territoire de la République en date du 7 juin », a révélé le procureur.
Selon M. Adou, le pays sort d’une « grave crise » qui a favorisé la prolifération d’armes de tous calibres ayant favorisé diverses infractions connexes. Pour cela, il faut une « enquête minutieuse et la plus large possible » qui puisse constituer un gage de paix et de stabilité non seulement pour le pays mais aussi de sécurité pour la population.
Face à l’impatience de certains ivoiriens depuis l’épisode de Bouaké, il a précisé que les enquêtes se poursuivent et que le rôle du procureur n’est pas de procéder à des arrestations mais de poser des actes nécessaires à la manifestation de la vérité.
Dans la nuit du 11 au 12 mai, au cours de la mutinerie des soldats, des militaires de la ville de Bouaké, se retrouvaient avec des armes de guerre neuves récupérées dans l’ancienne piscine d’une villa sise au quartier Beaufort de la ville et appartenant au chef du protocole de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Kamagaté Souleymane dit Soul To soul.
Le parquet a donc instruit la section recherche de la gendarmerie d’Abidjan, à l’effet de procéder à une enquête approfondie. A ce jour, 15 personnes à savoir le mis en cause Kamagaté Souleymane et des officiers supérieures des forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) ont été auditionnées.
La détention et l’entreposage d’armes de guerre sont punis de peines allant de 10 à 20 années d’emprisonnement, a rappelé le procureur Adou Bernard.
Photo à titre d'illustration:DR