Le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa, a procédé lundi à Abidjan, au lancement du Recensement des exploitants et exploitations agricoles (REEA 2015).
Cette opération qui vise à doter le pays de données fiables, précises et actualisées sur les exploitants et exploitations agricoles en vue de disposer d’une cartographie vraie, a été lancée en présence notamment des préfets de région et de département, de partenaires techniques et financiers, de représentants de l’administration territoriale et de chefs coutumiers.
Le ministre de l’Agriculture a profité de l’occasion pour exhorter toutes les parties, surtout le corps préfectoral, à se mobiliser pour la réussite de l’opération, précisant avoir obtenu l’assurance de sa collègue de l’Economie et des Finances pour que le REEA 2015 ne connaisse pas quelque ralentissement à cause de problèmes financiers.
Selon le coordonnateur national, Dr Coulibaly Nouhoun, le REEA 2015 coûte 7,5 milliards FCFA dont 54% (3,9 milliards FCFA) financés par l’Etat ivoirien. La contribution de l’Union européenne est de cinq millions d’Euros (3,3 milliards FCFA), soit 44% du budget, et 2% sont apportés par la FAO qui assure par ailleurs 80% de l’assistance technique.
Au nom de l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, le chef de la délégation Geza Strammer a souligné toute l’importance du REEA 2015 qui se tient 14 ans après la précédente (2001).
« Depuis 15 ans, des filières se sont développées de façon exponentielle. Parallèlement, le couvert forestier s’est drastiquement réduit, la terre se fait de plus en plus rare, (…) les conflits agriculteurs – éleveurs persistent dans des régions… », a énuméré M. Strammer.
Pour lui, tous ces changements dans le secteur nécessitent une photographie fiable des données qui sera fournie par le REEA. Ce qui permettra aux différents ministres impliqués de mieux préparer une nouvelle version du Programme national d’investissement agricole (PNIA) à partir de 2016.
Le document contractuel du REEA a été signé en mai 2014 avec la FAO. Le représentant résident de cette agence onusienne en Côte d’Ivoire, Germain Dasylva, a quant à lui fait observer que plus qu’une plus simple collecte de données, le REEA 2015 impulse la performance du secteur à travers la fourniture d’informations fiables, dans le contexte du PND 2012-2015 et du PNIA 2010-2015.
Il permet en outre un meilleur suivi des indicateurs sur la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, a ajouté M. Dasylva. En Côte d’Ivoire, le secteur agricole représente 27% du PIB, deux tiers de la population active et 66% des recettes d’exportation.
La Côte d’Ivoire a réalisé son 1er Recensement national de l’agriculture (RNA) en 1974 et le 2ème en 2001. Plus de dix ans après, les données de ce dernier RNA sont caduques, d’où le REEA 2015.
cmas
Le Recensement des exploitants et exploitations agricoles (REEA 2015) officiellement lancé