Après le déjeuner de travail de vendredi entre le président français Emmanuel Macron et son homologue ivoirien Alassane Ouattara à Paris, la classe politique ivoirienne n’est pas avare de commentaires. Le silence de l’Elysée est l’objet de multiples réactions et interprétations. Selon la présidence ivoirienne en revanche, « les deux chefs d’Etat se sont félicités de l’excellence de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France » et « ils ont noté la nécessité de maintenir la paix et la stabilité retrouvées ».
Si le président Alassane Ouattara a qualifié d’« excellent » le déjeuner de travail avec Emmanuel Macron, l’opposition ivoirienne a de son côté insisté sur le silence de l’Elysée à la suite de cette rencontre. Pas de conférence de presse, pas même un communiqué du côté de Paris.
Un silence qui permet à Jean-Louis Billon, secrétaire exécutif du PDCI, de railler Alassane Ouattara dans un tweet : « le président ivoirien parle de convergences de vues avec le président Macron, ne confondrait-il pas désir et réalité ? » ironise l’ancien ministre du Commerce, qui rappelle par ailleurs que le président français avait salué, en mars dernier, la décision du chef de l’Etat ivoirien ne pas se représenter.
Pour Guillaume Soro, ex-Premier Ministre, et aujourd’hui candidat au poste suprême, Alassane Ouattara « a voulu faire une entourloupe à Emmanuel Macron », qui selon lui, ne s’est pas « fait berner ».
L’écrivain ivoirien Gauz se moque de cette classe politique ivoirienne obnubilée par ce mystérieux déjeuner, dont la tenue des échanges n’a pas filtrée : « chercher des signes de Macron comme une pythie cherche des signes des dieux pour valider ou invalider l'action d'un homme… On sait quoi faire de nos irresponsables nous-mêmes ! » écrit-il sur les réseaux.
Pascal Affi N’Guessan, candidat de l’une des branches du FPI, avait aussi adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron à la veille de cette rencontre pour lui demander de s’exprimer sur la candidature de Ouattara qu’il qualifie de « coup de force institutionnel ».
Le silence de l'Elysée après la rencontre Ouattara-Macron fait réagir