A Yamoussoukro, le 5e sommet du Traité de l’amitié et de la coopération s’est achevé avec la signature de 13 accords bilatéraux entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Des accords dans l’éducation, les transports, le tourisme ou encore la surveillance des frontières. La lutte contre le terrorisme a été particulièrement discutée entre les deux pays qui ont été victimes d'attentats en début d'année. Ce sommet est également le premier depuis l'arrivée de Roch Marc Christian Kaboré à la tête du Burkina Faso.
Au sortir de la signature de ces accords, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Albert Mabri Toikeusse et son homologue burkinabè Alpha Barry ne cachaient pas leur satisfaction.
Certains projets comme l’autoroute entre Abidjan et Ouagadougou, une autoroute de 1 000 kilomètres selon les ministres, devrait couter 2 000 milliards de francs CFA du kilomètre, soit 3 millions d’euros. La réhabilitation du chemin de fer reliant les deux villes coûtera, elle, 130 milliards de francs CFA dans sa première tranche de réhabilitation.
Il faut également souligner que la Côte d’Ivoire va augmenter sa fourniture d’électricité à destination du Burkina Faso, passant de 70 à 80 Mégawatts. Une énergie vendue qui devrait en théorie compenser une partie des pertes de l’électricité subventionnée par l’Etat en Côte d’Ivoire.
Les sujets sensibles sous le tapis
Enfin, durant ce sommet où tout ne fut que sucre et miel entre Ivoiriens et Burkinabè, impossible de ne pas penser aux sujets qui fâchent ou ont fâché : le mandat d’arrêt délivré par la justice burkinabè contre Blaise Compaoré et celui levé il y a peu contre le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.
Ces sujets ont-ils été évoqués à Yamoussoukro ? A cette question, les deux diplomates répondent en cœur : « La justice fait son travail de manière indépendante. Il y a eu des problèmes entre les deux pays, reconnaissent-ils. Et nous avons décidé de régler diplomatiquement les conséquences nées de cette affaire. D’où ce sommet. Mais nous ne réglons pas diplomatiquement l’affaire elle-même ».
Les présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré (à gauche) et ivoirien Alassane Ouattara, lors d'un sommet bilatéral à Yamoussoukro, le 29 juillet 2016. © ISSOUF SANOGO / AFP