Les employés de Fraternité Matin, le journal pro-gouvernemental ivoirien, qui dénoncent une « mauvaise gestion » du groupe, ont menacé lundi d’entrer en grève dans 48h, soit mercredi, si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Munis de banderoles rouges au front ou au poignet, les agents ont observé de façon spontanée un « mouvement d’humeur » dans la cour de l’entreprise pour protester contre une « mauvaise gestion » et exiger le « départ » du directeur général adjoint, Abdel Serge Nouho.
A la suite d’une rencontre de six agents avec le directeur général de Fraternité Matin, Vénance Konan, les employé ont posé toutes leurs revendications dont « le départ d’Abdel Nouho », le directeur général adjoint.
Ils ont également demandé le départ de certains proches collaborateurs du directeur général adjoint, notamment « Ndiaye Mamadou, Koné Cheikh et de M. Kouamé », le contrôleur de gestion de Fraternité Matin.
M. Séraphin Gnonplegou, chef du service infographie, faisant le point au personnel après les échanges avec le directeur général, a rassuré qu’ « il n’y aura pas représailles », citant le premier responsable de l’entreprise de presse, Venance Konan.
« On ne veut plus de DGA (directeur général adjoint) à FratMat », ont martelé les agents, qui estiment avoir l’impression qu’ ils viennent aider le groupe, or « ils viennent appauvrir les travailleurs ».
Le personnel a décidé, au terme des échanges avec le directeur général, de mettre en place un Comité de gestion de la crise, chargé de rédiger un préavis de grève; et si dans un délai de 48h il n’a pas eu gain de cause, il lancera une grève.
« Cette fois-ci, c’est un non-retour », a déclaré M. Gnonplegou, avant d’ajouter « pour ne pas être contre la loi, on va suivre la réglementation en matière de grève ». Durant ces 48h, M. Venance Konan devrait voir le ministre de tutelle pour discuter de la situation.
Pour M. Gnonplegou, en tant que directeur général, certaines décisions sont de son ressort. Certes, le directeur général, la nomination est venue de la hiérarchie, mais les collaborateurs de M. Nouho, il peut prendre une décision.
Les agents ont annoncé la rédaction du préavis de grève, mardi, en attendant que le directeur général revienne avec les décisions qui auront été arrêtées avec le ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, Amadou Coulibaly.
Ils ont repris le service en début d’après-midi. Les employés craignent un licenciement massif des travailleurs pour raison de trésorerie. En décembre 2018, un plan de redressement a provoqué le départ de plusieurs dizaines d’agents.
M. Augustin Bani, employé au service montage, a fait remarquer que trois ans après le plan social l’on observe des embauches tous azimuts et certains « se partagent des millions pendant que le personnel souffre ».
« Avant le plan social, nous étions à 330 employés pour une masse salariale de 150 millions Fcfa, ils ont renvoyé quelque 200 personnes. Et, aujourd’hui, l’effectif du personnel est de 172 agents pour une masse salariale de 125 millions Fcfa », a-t-il souligné.
Présent sur les lieux, Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (Synappci), a apporté son soutien aux agents, les conseillant de structurer leur mouvement pour agir selon la loi.
Munis de banderoles rouges au front ou au poignet, les agents ont observé de façon spontanée un « mouvement d’humeur » dans la cour de l'entreprise.