Les dernières nouvelles Laurent Gbagbo

  • 05/10/2013
  • Source : L'Inter
Le samedi 28 septembre,au cours d'une cérémonie du Front populaire ivoirien (Fpi) à Lyon, Alain Capeau, l'un des conseillers de Laurent Gbagbo, a fait des confidences suite à une rencontre qu'il a eue le vendredi 13 septembre avec l'ancien président ivoirien, à la prison de Scheveningen, où il séjourne depuis le 30 novembre 2011.

« J’étais à La Haye le 13 septembre dernier pour rendre visite à Laurent Gbagbo. Comment se porte-t-il ? Il se porte bien, comme un prisonnier peut se porter dans un centre de détention. Depuis la prison, Laurent Gbagbo est au courant de tout, il est au courant de ce qui se dit, de ce qui ne se dit pas, de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Il sait qui fait quoi et qui ne fait pas quoi. Il sait aussi qui objecte dans les décisions. Il est au courant de tout, dans les moindres détails. Il sait parfaitement tout ce qui se passe. Soit par télévision, soit par téléphone, soit par écrit. Il ne porte pas de jugement pour l’instant, compte tenu de sa situation délicate », a confié Alain Capeau dans un entretien à Eventnews Tv.

Il indiquera que Gbagbo appelle à l'union. « Il m’a dit : '' tu sais Alain, il faut éviter de créer un parti politique et mouvement politique en France. Pour faire cela, il faut aller au pays. Ça ne sert à rien de créer une multitude de partis en France parce que ça va tomber à l’eau comme ceux qui sont tombés à l’eau en Côte d’Ivoire. Le Lider et bien d’autres partis par exemple », aurait lancé l'ancien président ivoirien. « Il faut absolument, que toute la diaspora qui est aujourd’hui dans la défense des intérêts de la Côte d’Ivoire et dans la défense de mes intérêts, se regroupe sous une tutelle. Il faut fédérer les forces, fédérer les énergies. Fédérons nos stratégies parce que l’union fait la force. Il faut une orientation de la société civile, une orientation de la société politique », a-t-il conseillé, selon M. Capeau.

Qui fera savoir par ailleurs que Gbagbo a pris quelques kilos. « Quand je lui ai parlé de la libération des prisonniers, j’ai vu qu’il était content. Mais sans plus. Il a baissé la tête et il m’a dit : '' bien sûr que je suis content mais tu sais, il y a au moins 700 autres de l’autre côte et plus d’un millier de l’autre côté. Et je serais satisfait lorsque la libération sera totale ''. C’est donc là qu’on voit le leader, le patron, le chef d’État. C’est une personne qui a une autorité manifeste et qui ne pense pas uniquement à lui alors qu’il est incarcéré. Quand demain, il va être libéré et qu’un avion partira de La Haye pour atterrir à Abidjan, ce sera l’émeute. Cela risque d’être dangereux. Pas pour lui. Mais pour les autres. Donc, il faut peser cela aussi ».

Concernant justement la libération de l'ancien président, son conseiller note que les choses se précisent. « Nous sommes dans un problème juridique englobé dans un problème politique. Le problème juridique doit se résoudre de lui-même parce qu’il y a aujourd’hui trois domaines à expurger. Pour les opposants et les accusateurs de Laurent Gbagbo, tant qu’il restera longtemps en prison, mieux ça arrangera leurs affaires. Pas les intérêts de la Côte d’Ivoire, mais les intérêts de ces gens-là. Bien entendu, on se dirige vers un non lieu. Ça, c’est évident », rassure-t-il.

Toutefois, des questions demeurent, relativement à la libération du champion des refondateurs ivoiriens. « Mais aujourd’hui, dans les chancelleries occidentales et ailleurs, on se pose la question de savoir si Laurent Gbagbo sort de prison, ce qu’on fait. Il va où ? Il fait quoi ? Il dit quoi ? Et là, vous avez tous les lobbyistes qui travaillent. Toutes les chancelleries qui travaillent en disant s’il va ici on va voir un tel scénario, ''s’il va là on va avoir un tel autre scénario''. C’est ce qui est en train de se décider aujourd’hui parce que tout le monde, maintenant, pense à 2015. Mais le président qui sait que nous serions ici à cette cérémonie m’a dit : ''Dis à mes frères et sœurs que je les remercie du fond du cœur pour tout ce qu’ils font''. Et moi je lui ai répondu : ''Certes, Monsieur le président, je vais transmettre, mais c’est nous qui vous remercions. Pour votre abnégation, pour votre force de conviction, pour votre tempérance. C’est vous qui êtes incarcéré'' », a conclu Alain Capeau.


Hamadou ZIAO