La France va se doter de drones armés, rejoignant ainsi un club comprenant notamment déjà les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni et l'Italie, a annoncé mardi la ministre française des Armées, Florence Parly.
Les drones de surveillance de l'armée française seront armés de missiles sol-air, a annoncé, mardi 5 septembre, la ministre des Armées Florence Parly, qui tranche ainsi un débat de longue date sur l'engagement militaire de la France sur les théâtres extérieurs.
La ministre des Armées, qui s'exprimait en clôture de la 15e université d'été de la Défense à Toulon (Var), a assuré qu'avec cet équipement, le risque de dégâts collatéraux serait limité.
"À l'extérieur de nos frontières, l'adversaire se fait plus furtif, plus mobile, se dilue dans les vastes étendues du Sahel ou se dissimule au milieu des populations civiles. Face à ce constat, nous ne pouvons rester statiques", a plaidé la ministre. "Nos modes d’action et nos équipements doivent s'adapter pour garder le temps d'avance qui est décisif pour atteindre nos objectifs", a-t-elle ajouté.
La France dispose actuellement de six drones de surveillance Male Reaper, achetés aux États-Unis, dont cinq sont basés à Niamey, au Niger, dans le cadre de l'opération Barkhane et un au sein de l'escadron de drones 1/33 Belfort de Cognac (Charente). Six autres drones directement armés, fabriqués par General Atomics, seront livrés d'ici fin 2019.
Le type d'armement des six drones déjà en service sera déterminé dans le courant de l'année prochaine et leur armement sera effectif en 2020, dit-on dans l'entourage de la ministre.
Pas de changement des règles d'usage de la force
"À moyen terme, le futur drone européen, dont nous réalisons les études en coopération avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, sera également doté d’armements", a précisé Florence Parly. Une première livraison est attendue à l'horizon 2025.
"À l’avenir, avec la décision que j’annonce aujourd’hui, les drones armés permettront d’allier en permanence la surveillance, l’endurance dans la discrétion et la capacité de frappe, au moment le plus opportun", a-t-elle expliqué.
"Cette décision ne change rien aux règles d’usage de la force, au respect du droit des conflits armés et je reste plus que jamais attachée au respect du droit international et de nos engagements relatifs à la maîtrise des armements et à la préservation des populations civiles dans les conflits", a-t-elle poursuivi.
Dans un rapport publié en mai dernier, les sénateurs Cédric Perrin (Les Républicains) et Gilbert Roger (PS) préconisaient l'armement des drones, "une étape logique supplémentaire" dans la boucle décisionnelle des frappes aériennes.
Les États-Unis, Israël, précurseurs dans ce domaine, le Royaume-Uni, l'Italie, notamment, disposent déjà de drones armés.
Avec Reuters
© Boureima Hama, AFP | La ministre des Armées Florence Parly, le 31 juillet 2017 près de Niamey, au Niger, devant un drone français de la mission Barkhane au Sahel.