Le président américain Donald Trump et l'ambassadrice Kelly Craft lors d'un déjeuner avec des représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, à la Maison Blanche, le 5 décembre 2019 à Washington. MARK WILSON / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / AFP
Kelly Craft vient de prendre au nom des États-Unis la présidence de la plus haute instance onusienne. Son arrivée en remplacement de la très politique Nikki Haley au poste d'ambassadrice américaine avait laissé les diplomates perplexes.
Loin de symboliser une prise de distance avec l’institution que n’apprécie guère le président américain, Kelly Craft semble avoir pris son rôle au sérieux. Pas de surprise sur le soutien inconditionnel à Israël ou sur la pression maximale qu’elle souhaite maintenir sur l’Iran. En matière de finances, elle s’aligne en public sur Washington, qui cherche à réduire la voilure à tout prix. Pourtant, elle est plutôt vue par les fonctionnaires de l’ONU comme une représentante efficace, qui a convaincu les États-Unis de payer leur contribution alors que la trésorerie onusienne est au plus bas.
Kelly Craft peine toutefois à répondre sur le fond des dossiers, et se contente de formules simplistes dénotant un manque de subtilité géopolitique. Néophyte, agacée peut être aussi par des dossiers qui s’enlisent année après année, elle essaie de bousculer ses homologues du Conseil de sécurité. Elle leur a notamment rappelé qu’ils doivent des comptes au reste du monde, et qu’elle profitera de ce mois de présidence pour dresser des bilans et déterminer où le Conseil a été efficace ou non. « La crédibilité de l’ONU en dépend », affirme-t-elle.
Si elle n’est pas aussi politique que Nikki Haley, Kelly Craft s’enflammera systématiquement pour les questions des droits de l’homme. Elle a raconté son premier voyage au Soudan du Sud en ayant presque les larmes aux yeux. Une narration qui se rapprochait plus des récits de parrains stars de l’ONU que de l’habituel jargon technique onusien.
Le président américain Donald Trump et l'ambassadrice Kelly Craft lors d'un déjeuner avec des représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, à la Maison Blanche, le 5 décembre 2019 à Washington. MARK WILSON / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / AFP