Les évêques ivoiriens appellent à un désarmement des ex-combattants avant la présidentielle

  • 11/05/2015
  • Source : AFP
L’organisation d’une élection présidentielle "apaisée" en octobre en Côte d’Ivoire passe par le désarmement des ex-combattants, ont estimé lundi les évêques catholiques ivoiriens, y voyant une avancée essentielle vers une "vraie réconciliation".

Dans une déclaration transmise à l’AFP, la Conférence épiscopale ivoirienne a "encouragé la poursuite et l’achèvement effectif du processus de désarmement, condition indispensable pour des élections apaisées". A cinq mois de la présidentielle, les évêques ont salué "le retour progressif à la vie civile de plusieurs ex-combattants", soulignant toutefois que "beaucoup reste à faire" et que "les rancoeurs, les tensions, les frustrations, les traumatismes (...) sont toujours présents" en Côte d’Ivoire.
 
L’Autorité de démobilisation, de désarmement et de réinsertion (ADDR), affirme avoir démobilisé 53.000 ex-combattants sur 74.000. Selon plusieurs experts, ces chiffres sont exagérés pour des raisons politiques. L’ADDR, une agence créée en 2012 par le gouvernement, affirme également avoir collecté plus de 30.000 armes depuis 2012.
 
En novembre dernier, l’Onuci, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, avait déjà appelé les autorités ivoiriennes, à "accélérer" le programme de réinsertion des ex-combattants ivoiriens, afin de garantir une élection présidentielle "apaisée" en 2015.
 
"Les effectifs non encore réinsérés restent importants" avait déploré Aïchatou Mindaoudou, la représentante spéciale de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), qui appuie le processus de désarmement mis en place après la crise post-électorale.
 
Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est récemment félicité de "l’excellente exécution" du programme de désarmement dans son pays, sans donner de chiffres.
 
En décembre 2014, l’ONG Human Rights Watch accusait cependant d’anciens éléments de la rébellion d’être responsables de multiples attaques armées, parfois mortelles, dans le nord du pays.
 
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition du pays entre un Nord aux mains d’une rébellion et un Sud contrôlé par le camp de l’ex-président Laurent Gbagbo, au pouvoir entre 2000 et 2011.
 
Cette période de tourmente a culminé avec la crise postélectorale de 2010-2011, causée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Plus de 3.000 personnes ont péri en cinq mois de crise, durant laquelle les rebelles nordistes s’étaient ralliés à M. Ouattara.
 
La Côte d’Ivoire, dont la population est évaluée à quelque 20 millions d’habitants, compte environ 40% de musulmans, 40% de chrétiens et 20% d’animistes.