Les risques de la lessive dans la lagune

  • 17/03/2014
  • Source : Le Nouveau Consommateur Hebdo
Autrefois attraction touristique, les « lavandières » du Banco en Côte d’Ivoire, ils ont la particularité d’être des hommes communément appelés « fanico », ne suscitent plus la curiosité.

Bien qu’ils ne soient plus sous le feu de l’actualité, ils continuent d’exercer leur métier avec courage, abnégation et enthousiasme. Nous leur avons rendu une petite visite, ce jeudi 13 mars 2014.

Aux abords de l’autoroute qui relie la commune de Yopougon et celle d’Adjamé au niveau de la forêt du Banco, « les fanicos » sont toujours présents. Ce qui attire notre attention, c’est la qualité de l’eau dans laquelle ils font la lessive.

Une eau quasi boueuse pour rendre propre le linge collecté aux quatre coins de la ville d’Abidjan. Les « fanicos » préfèrent venir à cet endroit de la ville parce que, disent-ils, 

« l’eau est gratuite. »

 
« Ça fait des années que moi, je lave le linge ici. On n’a pas de problèmes. Chaque jour, on a l’eau gratuitement et tout se passe bien. » Explique avec sérénité l’un d’entre eux.

Il ne se soucie guère des infections et des pathologies qu’il peut contracter ou faire contracter à ses clients. Les souillures contenues dans la lagune, les bactéries et les larves peuvent se retrouver dans le linge et être source d’infection. Mais cela ne semble inquiéter personne. Marc N’dri, Commercial dans une entreprise de la place, lui, déplore l’impact environnemental de leur activité.

« C’est un véritable phénomène environnemental. Ils n’ont rien d’attrayant. Ils contribuent à la pollution de notre lagune et donnent une image pas trop belle de notre capital », indique-t-il, avec un pincement au cœur.

Un cri entendu par les autorités. De l’autre côté de l’autoroute, ceux qui se trouvaient dans le sens Adjamé -Yopougon, ont été déguerpis. Les agents des Eaux et forêts trouvés sur les lieux nous ont expliqué que c’est dans un souci de protection de l’environnement que les « fanicos » ont été priés d’aller faire la lessive ailleurs.
consommateurs.
 
Par Julien Djédjé