Plusieurs soldats insurgés ont quitté leurs casernes et ont bloqué des rues dans plusieurs villes à travers de la Côte-d'Ivoire vendredi, y compris la capitale commerciale, tirant des salves de coups de feu dans l'air pour des protestations sur leurs primes.
A Abidjan, des soldats mutins ont pris position devant l’état-major des armées, au camp militaire Galiéni, alors qu’à proximité d’autres militaires loyalistes et des policiers ont installé un périmètre de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cartouches en bandoulière, bonnets vissés sur la tête ou arborant des bandeaux de camouflage, les soldats mutins tiraient sporadiquement en l’air alors que d’autres petits groupes de soldats bloquaient tous les accès à l’état-major des armées.
Le soulèvement a commencé la nuit dernière à Bouaké, la deuxième plus grande ville, avant de se propager rapidement. Les soldats, la plupart d'entre eux des combattants ex-rebelles qui ont aidé à amener le président Alassane Ouattara au pouvoir, ont érigé des barricades improvisées autour du quartier général militaire national.
Cérémonie sans presse
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l’évènement se voulait être une conclusion du mouvement de protestation de l’ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est durement touché par l’effondrement des cours du cacao.
Le sous-officier mutin avait été présenté comme "le sergent Fofana", représentant du contingent des 8.400 anciens rebelles intégrés dans l’armée à l’origine du mouvement et dont une grande partie fait partie du 3e bataillon d’infanterie de Bouaké.
Il avait notamment "présenté ses excuses" au nom de ses camarades et annoncé que les mutins avaient décidé de "renoncer à toute revendication d’ordre financier".
Le président Ouattara avait affirmé "croire à la sincérité de leurs paroles" et s’était dit certain qu’ils seraient désormais des "militaires exemplaires"..
Le gouvernement a payé à 8.400 soldats en janvier dernier la somme de 5 millions de francs CFA (8370 $) chacun dans le cadre d'un accord pour mettre fin à cette mutinerie.
Pour les soldats cela devaient être un paiement échelonné sur 7 mois en raison d'un million par mois. Mais ils ont dit que le gouvernement a demandé un délai de paiement pour alléger la pression financière sur le Trésor, dû à un effondrement des recettes de cacao.
Les soldats se mutinent encore ! - Photo à titre d'illustration