Les syndicats des journalistes de la presse privée de Côte d’Ivoire ont menacé, jeudi, de manifester « bruyamment » devant les entreprises de presse « réfractaires » à l’application de la convention collective des journalistes professionnels et des professionnels de la communication.
L'information a été donnée par Guillaume Gbato et Francelin Godé, respectivement, secrétaire général du Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d4Ivoire (SYNAPPCI) et du Syndicat autonome des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (SAAPPCI) qui co-animaient une conférence de presse suite à la décision du Conseil national de presse (CNP) sur l'application de la convention collective.
Pour les syndicalistes, le patronat de la presse, qui défie ouvertement le CNP (organe officiel de régulation), et donc l'Etat de Côte d'Ivoire, s'est mis « hors la loi », soulignant qu'un secteur aussi stratégique que la presse ne peut être pris indéfiniment en « otage par un groupuscule d'affairistes » qui refusent de se conformer à la loi.
Ils ont expliqué qu'au terme de plusieurs heures de discussions, et au regard des propositions « inacceptables » des patrons de presse, le CNP qui s'était donné, depuis août 2010, une mission « de bons offices entre les partenaires sociaux », a, en toute responsabilité, pris les décisions qui s'imposaient.
Le 7 mai, le régulateur a décidé, de la fixation de la valeur du point à 1800 « appliquée aux coefficients affectés à chaque catégorie de fonction à compter du 31 juillet 2014 » ainsi que de « l'application intégrale de la convention collective annexe des journalistes professionnels et des professionnels de la communication à compter de janvier 2015 ».
« Face à cette décision salutaire, qui est la conséquence de plusieurs années de discussions, le GEPCI, comme à son habitude, s'est lancé dans une campagne injurieuse et de dénigrement systématique contre le CNP et les syndicats de travailleurs du secteur des médias en Côte d'Ivoire » se sont indignés MM. Gbato et Glodé.
Par ailleurs, ils exigent la démission sans délai de M Amédée Assi, président du GEPCI de ses fonctions de membre du CNP et du Conseil de gestion du Fonds de soutien au développement de la presse (FSDP).
«C'est une question d'éthique. M. Assi, membre du CNP qui a délibéré sur la valeur du point à 1800, ne peut pas se pavaner dehors pour mettre en cause cette décision, la critiquer et s'opposer à son application » a insisté Guillaume Gbato, dénonçant la « mauvaise foi et la duplicité » du GEPCI vis-à-vis de ses partenaires sociaux.
D'autre part, les syndicats des journalistes de la presse privée, demandent à l'Etat ivoirien, de « n'accorder aucun appui, ni au GEPCI, ni à aucune entreprise qui aura choisi de se mettre hors la loi », apportent leur soutien au CNP et son président dans leur « volonté de faire appliquer effectivement la convention collective ».
« Nous appelons tous les travailleurs du secteur des médias de Côte d'Ivoire à se tenir prêts à manifester bruyamment dans les prochains jours pour dénoncer avec force tous les patrons de presse véreux, véritables fossoyeurs de notre presse et de notre pays » ont-ils conclu.
HS/ls/APA
Guillaume Gbato, Secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d`Ivoire (SYNAPP-CI) lors de la journée internationale de la liberté de la presse