A deux mois de la présidentielle aux Etats-Unis, l'administration de Donald Trump a mis mercredi sa menace à exécution contre l'une des bêtes noires des conservateurs américains en imposant des sanctions économiques inédites à la procureure de la Cour pénale internationale.
« Aujourd'hui nous passons de la parole aux actes, car la CPI continue malheureusement de viser des Américains » a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lors d’une conférence de presse ce mercredi.
Il a annoncé l'inscription sur la liste noire des Etats-Unis de la procureure Fatou Bensouda et de Phakiso Mochochoko, directeur de la division de la compétence, de la complémentarité et de la coopération de la juridiction qui siège à La Haye, aux Pays-Bas.
Par la même occasion, leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis seront gelés et l'accès au système financier américain leur est barré.
« Tout individu ou entité qui continuera à assister matériellement ces individus s'expose également à des sanctions", a prévenu Mike Pompeo car dira-t-il, « nous ne tolérerons pas les tentatives illégitimes de la CPI pour soumettre les Américains à sa juridiction. »
Déjà engagé dans une offensive sans précédent contre la CPI, le président américain Donald Trump avait autorisé en juin des sanctions économiques contre ses responsables pour dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains pour leur implication dans le conflit en Afghanistan.
Ces mesures punitives "constituent une perversion ahurissante des sanctions américaines, censées pénaliser ceux qui violent les droits humains et les kleptocrates, utilisées ici pour persécuter ceux qui sont chargés de juger les crimes internationaux", a réagi Richard Dicker, de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch qui a condamné "une nouvelle attaque éhontée contre la justice internationale ».
Photo : DR / La procureure de la CPI Fatou Bensouda