« Je remercie les députés, pour la pertinence de leurs interventions. Nous nous attendions à des débats de haut niveau. » Bruno Koné Nabagné ne croit pas si bien dire. Hier, il a eu de vifs mais respectueux échanges avec les députés. Le ministre des TIC est venu au Parlement, pour présenter un projet de loi ‘’portant Code des Postes’’. Dans l’exposé des motifs, le commissaire du gouvernement a instruit les élus, que le texte « vise principalement deux objectifs. D’une part, il vise à assurer le service universel postal et des services postaux de bonne qualité à l’ensemble de la population, quel que soit le lieu sur le territoire national.
D’autre part, il consacre l’ouverture complète du marché postal pour tous les acteurs, par une régulation efficace et une concurrence effective. » Voilà qui est dit. L’Etat compte libéraliser les services de la poste en Côte d’Ivoire. Il part du constat qu’il existe une concurrence de fait, exercée dans un cadre non réglementaire. « Il a été constaté l’existence sur le marché postal ivoirien, d’opérateurs exerçants pour certains d’entre eux dans l’informel, et pour d’autres, dans un cadre juridique inadapté », s’est justifié Koné Bruno. A partir de la présentation de la loi, ces opérateurs vont désormais payer une redevance. Mais, l’état défectueux de la poste de Côte d’Ivoire devra être remis à niveau. Le pouvoir prévoit d’injecter des Fonds, afin de la rendre plus opérationnelle. Et ces licences d’exploitation seront soumises à l’appréciation de l’ARTCI.
Les groupes parlementaireS Espérance, PDCI,, RDR, Dialogue, UDPCI, invités à se prononcer sur le texte gouvernemental, ont émis des réserves. Ainsi pour Espérance, il faut faire le bilan de la poste, avant l’ouverture du marché. Le PDCI, par la voix d’un ancien DG de la poste, le député Logbo André, estime qu’il y a confusion dans le projet de loi, qui contredit le gouvernement qui a un plan de redynamisation. Dialogue s’interroge sur la politique mise en œuvre, pour intéresser les populations à une poste, même restructurée. Cela dit, les députés consentent à donner feu vert à l’Exécutif : ils déclarent « favorables » aux arguments de l’envoyé du chef de l’Etat. C’est donc en toute logique que les membres de la Commission des affaires économiques et financières de l’Assemblée ont voté le texte. Place à la plénière, qui devrait entériner cette posture.
G.K
Libéralisation de la poste : Vifs échanges entre les députés et Koné Bruno - Photo à titre d'illustration