C’est le silence radio… Et pourtant, l’annonce de la mise en liberté de 150 pro-Gbagbo avait fait grand bruit, jeudi. Ce jour-là, le président du Front populaire ivoirien (Fpi), visiblement heureux, en informait la presse.
Pascal Affi N’Guessan sortait d’une rencontre qui s’est tenue au siège du ministère d’Etat auprès du président de la République, chargé du dialogue politique avec une délégation du gouvernement. Mais depuis lors, il n’y a aucun frémissement à l’horizon.
La liste des prisonniers concernés n’est pas encore connue, selon des personnes approchées au sein du parti à la rose. « Les choses sont dans la main du gouvernement », a notamment indiqué l’une d’entre elles, jointe dimanche au téléphone. Cette affirmation sera attestée par une voix officielle. « Nous non plus, on n’a pas la liste parce qu’il y a certainement des réglages à faire.
On a que la liste des comptes dégelés », a confirmé Sébastien Dano Djédjé, vice-président du Fpi, chargé de la réconciliation et de la cohésion. A l’en croire, sa famille politique est dans l’attente de cette liste. Les services du ministère de la Justice, joints vendredi pour plus de précisions, disent ne rien savoir à propos des personnes qui seront relaxées. « L’information vient de tomber. On en sait pas plus que vous.
Nous n’avons reçu aucune instruction», ont-ils répondu. Le gouvernement et le Fpi, au terme de la réunion qui marque la reprise du dialogue entre ces deux parties, avaient annoncé un certain nombre de décisions.
Jeannot Kouadio-Ahoussou, ministre d’Etat, ministre auprès du président de la République chargé du dialogue politique avait à l’occasion demandé au parti de Laurent Gbagbo de « lever » son mot d’ordre de boycott du Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph). Mais M. Affi avait répondu que les partis politiques ont une démarche qui commande que le Comité central analyse la requête gouvernementale.
Il est probable que cette procédure soit engagée, puisque le Qg du parti à la rose a abrité samedi une réunion de secrétariat général. Après la concertation à ce niveau, il n’est pas à exclure que le Comité central se saisisse du dossier pour en délibérer.
Danielle Tagro
Dialogue Gouvernement-FPI