L'on en sait un peu plus également sur cette autre dernière rencontre que la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en Côte d'Ivoire a eue, la semaine passée, avec les garants des us et coutumes Bété de la région.
Il faut rappeler que dans un passé récent, ces chefs de village s’étaient rendus chez l'ambassadeur de France, Georges Serre, pour des échanges dont les sujets sont restés jusqu’à présent confidentiels. En retour, le diplomate français, touché par la marque de considération des têtes couronnées à son égard, leur a fait l’amitié de leur rendre visite le mercredi 29 avril dernier, dans la cité du Fromager. En marge des festivités officielles, les deux parties se sont retrouvées à Kokouézo (village de la sous-préfecture de Ouragahio, ndlr), au domicile du président du Conseil régional du Goh, Djédjé Bagnon, chef dudit village.
Loin des tambours et des trompettes, cette rencontre sur fond de la diplomatie coutumière engagée par le chef Gbizié Lambert, président du conseil des chefs de village du département de Gagnoa et ses pairs chefs de village, a abouti à la conclusion d’un ''deal''. Le diplomate français devrait en livrer le contenu au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Selon une source auprès de la chefferie traditionnelle qui nous a fait la confidence, les échanges ont tourné autour des cas des prisonniers politiques détenus à l’extérieur et à l’intérieur du pays, le dégel des avoirs et le retour au bercail des exilés. «Nous avons dit à l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire que pour nous, une réconciliation inclusive suppose que tous les enfants soient là. Tous ceux qui sont en exil rentrent, les avoirs dégelés, parce que tous participent au vaste élan de la réconciliation. En plus des autres enfants qui sont en prison, il y a le cas de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Nous demandons leur libération. Nous souffrons de leur éloignement. Il faut les laisser revenir participer à la vie politique du pays. De son côté, l’ambassadeur Georges Serre nous a dit qu’il a fait le point de nos préoccupations au président Ouattara, et que le chef de l’Etat lui a dit que lui-même venait à Gagnoa», a-t-il révélé. Ce serait donc l'occasion de poser directement ces problèmes au premier magistrat ivoirien.
Poursuivant, notre confident a fait remarquer que les mêmes doléances ont été portées à la connaissance de la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu, qui a récemment effectué le déplacement dans la capitale du Goh. C’était dans le cadre des journées des Nations Unies qui ont eu lieu les 25, 26 et 27 mai à Gagnoa, avec pour thème : ''Les populations de Gagnoa et les Nations Unies, main dans la main pour la consolidation de la paix, la promotion de la réconciliation nationale et le développement''. (...) Lire La suite sur Linfodrome
Des secrets d'un tête-à-tête entre des chefs de Gagnoa et l'ambassadeur de France