Il y a cent jours, George Weah prenait les rênes de l’État, faisant naître un immense espoir. Mais comment être à la hauteur d’une telle attente ? Entre annonces symboliques et tâtonnements, récit des premiers pas du footballeur devenu président.
Ils ont eu beau fouiller les fonds de tiroir dans l’espoir de dénicher quelque fortune cachée, les membres de l’équipe de George Weah n’ont rien trouvé – ou presque – dans les caisses de la présidence libérienne : « 53 dollars », a précisé le nouveau chef de l’État. Les comptes du pays n’étaient pas plus garnis. Après l’investiture, le 22 janvier, de l’ancien footballeur, l’euphorie a vite cédé la place à l’inquiétude, et les fantasmes de vie dorée de certains de ses proches ont été rattrapés par la réalité et l’ampleur des défis à relever.
« Le régime d’Ellen Johnson-Sirleaf ne nous a pas laissé grand-chose. Pas d’argent, peu de dossiers. On ne savait pas si on était dos au mur ou au bord du précipice. C’était le grand saut dans l’inconnu », sourit l’un des conseillers du président.
Bonne volonté et pugnacité
George Weah veut bien faire. Cela fait des années que l’ancien attaquant a pour seul but la magistrature suprême. Candidat malheureux à la présidence en 2005, à nouveau défait lors de sa tentative de conquête de la vice-présidence en 2011, il n’a pas hésité à repartir au combat l’an dernier, malgré le scepticisme d’une partie de son entourage.
Sûr de son destin, il est resté convaincu que le match de sa vie se jouait sur le terrain politique. Désormais installé dans un bureau présidentiel un peu décrépit au sein du ministère des Affaires étrangères (Mansion House est toujours en travaux), il est « concentré » et « déterminé », assurent ceux qui l’ont rencontré depuis sa prise de fonctions...
Weah à l’épreuve du pouvoir