Le huitième de finale aller de la Ligue des champions entre l’Atlético de Madrid et la Juventus s’est soldé sur une victoire des Espagnols (2-0) mercredi 20 février. Les Colchoneros ont eu les meilleures occasions et ont fini par briser la résistance des Bianconeri dans dernier quart d’heure. La Juve devra sortir le grand jeu pour renverser la situation chez elle le 12 mars.
Un match de Ligue des champions entre l’Atlético de Madrid et la Juventus, c’est un match entre maudits ou presque. D’un côté, les Colchoneros, trois fois finalistes malheureux dans cette compétition ; aucun club n’a joué autant de finales sans en gagner une. De l’autre, le fleuron du Piémont, sacré deux fois mais aussi porteur du « titre » peu envieux de club le plus souvent défait en finales, avec sept revers au total. Avant d’espérer pouvoir conjurer le sort le 1er juin à l’Estadio Metropolitano de Madrid en finale, les deux équipes avaient rendez-vous dans cette même enceinte pour la manche aller des huitièmes de finale, ce mercredi 20 février.
Ronaldo, un coup franc dangereux et c'est tout
Souvent bourreau de l’Atlético du temps où il jouait au Real Madrid (22 buts en 31 matches), Cristiano Ronaldo, désormais à la Juve, a bien failli se rappeler au mauvais souvenir des Colchoneros. A 30 mètres de la cage de Jan Oblak, le Portugais a décoché un missile sur coup franc. Mais le gardien slovène a réussi à claquer ce tir au-dessus de la barre tranversale (9e). Trois minutes après, c’est Leonardo Bonucci, de la tête, qui a manqué de peu le cadre après un corner de Miralem Pjanic. Les Bianconeri l’ignoraient alors, mais il s’agissait de leurs dernières occasions avant la toute fin de rencontre.
Durant les 45 premières minutes, l’Atlético a regardé la Juventus dans les yeux, en lui laissant le cuir et sans vraiment porter le danger vers Wojciech Szczesny, le portier polonais. Après la pause, en revanche, l’arrière-garde des champions d’Italie a bien plus souffert.
Gimenez et Godin, les défenseurs-libérateurs
Diego Simeone est passé par toutes les émotions grâce à ses hommes. De l’espoir et du désespoir d’abord, avec d’abord un duel complétement raté par Diego Costa qui a raté le cadre alors que Szczesny avait trébuché et offrait à l’attaquant une occasion en or (51e). Le gardien de la Juventus a sorti le grand jeu derrière en déviant du bout du gant un lob tenté par Antoine Griezmann. Le champion du monde français a vu son occasion terminer sa course sur la barre transversale (53e).
Entré en jeu à la 57e minute à la place de Diego Costa, Alvaro Morata a cru ouvrir son compteur avec l’Atlético à la 70e. A la réception d’un centre de Filipe Luis, le joueur prêté par Chelsea a smashé le cuir de la tête au fond des filets. Le tout contre la Juve, dont il a porté les couleurs pendant deux saisons (2014-2016). Mais l’arbitre, aidé par ses assistants vidéo, a annulé ce but, Morata s’étant rendu coupable d’une poussée dans le dos de Bonucci.
La délivrance est finalement arrivée du pied de José Gimenez. Monté dans la surface sur un corner de son équipe, le défenseur a taclé un ballon qui traînait dans la surface et libéré ainsi toute son équipe et ses supporters (78e). Puis, c’est son capitaine et compatriote Diego Godin qui a fait le break. Dans un angle fermé, après un coup franc de Griezmann dans les 16,50 mètres de la Juve, l’Uruguayen a tenté sa chance. Et Cristiano Ronaldo, malchanceux, a dévié son tir dans ses propres filets (83e).
La Juventus est dos au mur
Menée de deux buts, la Juventus a bien essayé de revenir dans les ultimes minutes. Mais l’Atlético de Madrid est passé maître dans l’art de subir sans craquer. Les chiffres sont éloquents : malgré une possession de balle largement italienne (62%), la Juventus n’a pas réussi grand-chose. La dernière tête largement non cadrée de Cristiano Ronaldo avait des airs de symbole de l’impuissance des Bianconeri. Dure soirée pour le quintuple Ballon d’or, inefficace et en plus victime d’une semelle douloureuse de Godin en début de match. Une faute qui a échappé à l’arbitre allemand M. Félix Zwayer.
Avec cette victoire 2-0, l’Atlético de Madrid prend une sérieuse option sur la qualification. Les Madrilènes ont gardé leur cage inviolée à domicile, et dans ces matches aller-retour, cela peut faire la différence. Le 12 mars, la Juventus, qui vise la victoire finale, n’aura pas le choix : pour croire encore à son rêve, il lui faudra attaquer et marquer pour espérer renverser cet Atlético toujours aussi coriace.
Le capitaine de l'Atlético de Madrid a marqué le second but des siens contre la Juventus, le 20 février 2019. Sergio Perez/Reuters